Compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, qu’il soutient depuis la présidentielle de 1974, Bruno Gollnisch regrette la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen, dont le titre de président d’honneur du parti a été supprimé lors du congrès de Lille. Il reste réservé sur le changement d’appellation de la formation d’extrême droite.
Il avance dans les couloirs du grand palais de Lille d’un pas assuré, s’arrête tous les deux mètres pour saluer les militants, répond sans broncher aux questions des journalistes. Compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch est l’un des derniers survivants du Front national historique qui s’apprête à tourner une page, selon le souhait de sa présidente, Marine Le Pen. « Je suis toujours en contact avec lui. Nous nous voyons souvent. »
Quand on lui demande comment il vit ce congrès de la « refondation », il ne cache pas une certaine amertume. « Il y a des aspects positifs », explique-t-il. « C’est un moment de cohésion, mais elle n’est pas complète. Il manque Jean-Marie Le Pen. Il n’est de bonne modernité qu’enracinée dans la tradition », souligne ce spécialiste de civilisation japonaise.
« Jean-Marie Le Pen est resté populaire »
Bruno Gollnisch ne se remet pas de la mise à l’écart du fondateur qui, désormais, n’apparaît plus dans l’organigramme du parti. Les nouveaux statuts, adoptés ce matin, ont supprimé le titre de président d’honneur, dernier lien qui unissait la formation à Jean-Marie Le Pen, exclu en 2015 après des déclarations sulfureuses sur la seconde guerre mondiale. « Encombrant, Jean-Marie Le Pen ? Il me semble pourtant que ses mémoires font un tabac dans les librairies. C’est bien la preuve qu’il est resté populaire. »
À 68 ans, Bruno Gollnisch observe avec beaucoup de circonspection les évolutions en cours du parti qu’il a rejoint en 1983. Le changement de nom ? « Je suis réservé, parce que sous le nom de Front national, nous avons consenti d’énormes sacrifices. En général, les partis changent de nom pour faire oublier leurs turpitudes. Regardez l’UNR, qui est devenue UDR, RPR, UMP… Le Front national, lui, n’a jamais manqué à l’honneur et à la probité. »
Un changement de nom pour nouer des alliances
Réservé, mais pas hostile. « Je serai favorable au changement de nom si cette évolution couvre une nouvelle réalité qui est celle des alliances. Si le parti veut nouer des alliances, il est naturel d’adopter un sigle qui ne soit pas purement FN. Du reste, ce n’est pas tellement nouveau. En 1986, nous avions monté des listes Rassemblement national aux élections législatives. »
Le député européen a été réélu par les militants comme membre du « conseil national » du parti. Marine Le Pen l’a également choisi pour occuper un fauteuil dans la nouvelle direction nationale. Critique sur les évolutions du parti, Bruno Gollnisch n’en reste pas moins fidèle à la patronne. « Elle a les qualités qui la qualifient pour exercer la présidence du mouvement. »
Mais, il avoue bien volontiers qu’il en pince un peu pour la nièce, Marion Maréchal-Le Pen. « Quand elle a choisi de se retirer, je l’ai défendue auprès de son grand-père qui y voyait de la désertion. Au contraire, je trouve courageux qu’une jeune femme ne veuille pas se transformer en politicienne à vie. »
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