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AccorHotels renonce à entrer au capital d'Air France-KLM

Le groupe hôtelier, qui visait le rachat de tout ou partie de la participation de l'État au sein de la compagnie aérienne, estime que «les conditions ne sont pas réunies à ce stade» pour mener à bien le projet.

AccorHotels jette l'éponge. Le groupe a annoncé ce jeudi, à l'occasion de la publication de ses résultats semestriels, qu'il n'envisageait plus de prendre une participation minoritaire au capital d'Air France-KLM, comme il l'avait pourtant annoncé début juin. «Le groupe considère que les conditions nécessaires pour une prise de participation minoritaire dans Air France-KLM ne sont pas réunies à ce stade, et a par conséquent décidé de ne pas poursuivre l'étude de ce projet», explique le géant hôtelier dans un communiqué.

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En juin, le groupe annonçait qu'il menait des «réflexions préliminaires» portant sur l'«éventualité d'une prise de participation minoritaire au capital d'Air France-KLM». Objectif: «développer des projets digitaux communs et une plateforme commune de fidélisation et de services qui permettraient aux clients des deux groupes de bénéficier d'une offre enrichie de services autour de la mobilité à travers le monde». Selon Le Figaro, Sébastien Bazin, le PDG d'AccorHotels, avait notamment proposé à l'État de racheter tout ou partie de sa participation de 14,3%. «Est-ce qu'on est convaincus, en tant que groupe hôtelier, d'un potentiel de création de valeur en travaillant entre hôteliers et partenaires aériens? La réponse c'est oui», a déclaré ce jeudi le directeur financier, Jean-Jacques Morin, lors d'une conférence téléphonique. «Est-ce qu'on a été capables de se mettre d'accord avec Air France et d'avoir des conditions qui, à ce stade, nous permettent d'avancer? La réponse est non», a-t-il poursuivi. «On ne s'est pas mis d'accord. On passe au deal suivant», a-t-il ajouté.

Les investisseurs perplexes

L'opération s'annonçait complexe. La législation européenne impose que plus de la moitié du capital d'une compagnie européenne soit détenue par des États membres ou des ressortissants de l'Union européenne. Or l'actionnariat d'AccorHotels est dominé par des investisseurs chinois, qataris et saoudiens. Air France-KLM comprend pour sa part des actionnaires américains (Delta Air Lines) et chinois (China Eastern). AccorHotels se devait donc de trouver des co-investisseurs français et européens. De plus, Air France-KLM traverse depuis plusieurs mois une crise sociale qui s'est traduite par le départ, le 4 mai, de son PDG Jean-Marc Janaillac après le rejet par le personnel d'un accord salarial. Depuis, la compagnie aérienne, dirigée par une présidente non exécutive, Anne-Marie Couderc, se concentre sur la mise en place d'une nouvelle direction qui doit être installée en septembre.

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Il y a quelques jours, celle-ci avait torpillé les projets d'AccorHotels en affirmant que ses efforts pour mettre en place une nouvelle gouvernance étaient ralentis par les interférences de l'hôtelier. Dans un courrier adressé au personnel de la compagnie, Anne-Marie Couderc affirmait que le processus était pénalisé «par des perturbations externes regrettables et négatives», «liées pour certaines à la manière dont le groupe AccorHotels manifeste son intérêt capitalistique pour le groupe Air France-KLM».

L'idée d'une entrée d'AccorHotels au capital d'Air France-KLM avait dès le départ laissé les investisseurs perplexes. D'autant plus que le groupe s'est engagé dans un recentrage de son activité dans l'hôtellerie traditionnelle. Début juin, ils avaient réservé un accueil glacial à l'annonce de ce rapprochement. L'action Accor avait alors plongé de près de 7% en une séance à la Bourse de Paris.


AccorHotels confiant pour la suite

Au premier semestre, AccorHotels a annoncé avoir dégagé un bénéfice net de 2,18 milliards d'euros grâce à la cession de son pôle immobilier AccorInvest, et maintenu ses objectifs annuels. Le sixième groupe hôtelier mondial a réalisé un chiffre d'affaires de 1,45 milliard d'euros, en hausse de 3% sur les six premiers mois de l'année. AccorHotels se félicite d'avoir enregistré «une croissance organique record», avec 20.000 chambres ouvertes sur la période». «Au cours du premier semestre 2018, AccorHotels a poursuivi la transformation profonde de son modèle, avec la cession de la majorité du capital d'AccorInvest, l'intégration de Mantra en Australie, de Mantis en Afrique du Sud et l'acquisition de Gekko en France», a commenté Sébastien Bazin. Ces acquisitions permettront au second semestre de «consolider nos parts de marchés, et la vaste gamme de choix offerte à nos clients», estime-t-il.

Pour rappel, AccorHotels gère quelque 4500 hôtels et résidences, ainsi que 10.000 résidences privées de luxe dans le monde entier. Son portefeuille comprend des enseignes de luxe (Raffles, Fairmont, Sofitel, Pullman...), des marques et boutiques hôtels milieu de gamme (Novotel, Mercure, Adagio...), des enseignes économiques (ibis, ibis budget...), ou encore des enseignes régionales (grand Mercure, hotelF1...).

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