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Autolib' s'arrête ce soir

Ce soir à 23h59 le service d'autopartage électrique s'arrêtera définitivement. Plusieurs questions restent en suspens.

N'en déplaise aux 150 000 abonnés, cette fois, c'est le moment de lui dire adieu. Ce mardi soir, avant minuit, les dernières Autolib' auront déserté Paris, et le service d'autopartage électrique lancé en 2011 tirera définitivement sa révérence après des mois de bataille financière entre le Syndicat Vélib' Autolib' Métropole (SVAM) et le groupe Bolloré. Ce dernier réclamait plus de 200 millions d'euros pour éponger les pertes du service. Les 103 communes desservies par l'Autolib' ont donc préféré débrancher les petites voitures grises, cinq ans avant la fin du contrat de délégation de service public, plutôt que de payer la douloureuse. Ce qui n'empêche pas le groupe breton de demander plus de 250 millions d'euros au titre des pertes accumulées jusqu'au premier semestre 2018, et de dédommagements pour la résiliation anticipée du contrat. "Cette facture est à la fois irréaliste et absolument indécente, on parle d'argent public, fulmine Catherine Baratti Elbaz, la présidente du SVAM. Cela sera au tribunal administratif de trancher à la rentrée".  

Si le service s'arrête pour de bon, il laisse bon nombre de questions en suspens. A commencer par celui du sort des 260 salariés d'Autolib'. Un plan de sauvegarde de l'emploi serait actuellement en discussion entre la direction et les syndicats. Si certains salariés pourront être reclassés au sein du groupe Bolloré, la majeure partie devrait se voir proposer des départs anticipés avec des éventuelles formations et aides au reclassement. Bref, la casse sociale sera importante. 

Quelques centaines de Bluecar à vendre

Pour ce qui est des 4000 petites voitures grises, "la très grande majorité, trop amochées, seront démantelées", nous explique t-on du côté du groupe Bolloré. 500 auront le bonheur de découvrir une nouvelle ville en étant réaffecté à Bordeaux, Lyon, ou encore Turin, où le groupe breton exploite également des services d'autopartage, et quelques centaines seront revendues à des particuliers, à des entreprises, voire à des conducteurs de VTC qui en auraient fait la demande, aussi étrange que cela puisse paraître. Pour ceux que cela intéresse, le prix devrait, selon toute vraisemblance, tourner autour des 6000 euros.  

Reste la question des 1000 stations de chargement réparties entre Paris et la centaine de communes franciliennes. Pour ce qui de la capitale, la maire, Anne Hidalgo, a décidé que ces places seraient réservées aux franciliens propriétaires d'un véhicule électrique. Problème, les bornes seront dans un premier temps inutilisables. La partie logicielle servant à gérer l'identification du véhicule, les abonnements, la facturation... étant propriété du groupe Bolloré, la municipalité devra trouver un nouveau prestataire ou développer son propre programme avant de les remettre en service. "Les autres communes pourront choisir de réintégrer ces places dans le circuit général, mais tout le monde a bien conscience de la chance que nous avons de posséder un réseau de recharges unique au monde", souligne Catherine Baratti Elbaz. Des stations qui ne seront pas exploitées par les remplaçants d'Autolib' (Renault Mobility dès la rentrée, puis PSA avec Free2Move), ces nouveaux services fonctionnant en free floating (sans attache). 

Et si en rentrant du travail vous vous offriez un ulitme tour de Paris en Autolib' ? 

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