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Des milliers de suppressions de postes en vue dans l'administration fiscale

Bercy envisagerait de supprimer quelque 20.000 postes en réorganisant le fonctionnement de la Direction générale des finances publiques et des Douanes, selon Les Echos. Des annonces en ce sens devraient être faites mercredi. En attendant, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, dément.

C'est une véritable cure d'amincissement qui se prépare dans l'administration fiscale. Selon Les Echos ce lundi, jusqu'à 20.000 postes pourraient être supprimés sur le quinquennat dans le cadre d'une réorganisation de ce service. La nouvelle devrait être annoncée aux principaux concernés mercredi lors d'une réunion entre le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, et les responsables des principales directions dépendantes de son ministère, notamment la Direction générale des finances publiques (DGFIP) et celle des Douanes. La nouvelle a été formellement démentie par le ministre qui, dans un tweet, affirme que «Les Échos écrivent n'importe quoi». Toutefois, la tenue de la réunion est confirmée par les syndicats. «C'est la première fois que tous les numéros un de Bercy sont conviés. On peut s'attendre à des annonces fortes», confie au Figaro Anne Guyot Welke, secrétaire nationale de Solidaires Finances Publiques, premier syndicat de la DGFiP.

Les 20.000 suppressions de postes avancées par Les Échos entreraient dans le cadre du plan d'économies Action publique 2022 qui vise à baisser le niveau des dépenses publiques de 4 points de PIB pour ramener les finances dans le vert à la fin du quinquennat. Il doit se traduire par 120.000 suppressions de postes de fonctionnaires dans les trois fonctions publiques (État, collectivité locales et hospitalières) d'ici à 2022. Pour l'État, le gouvernement table sur 50.000 suppressions de postes. À en croire Les Échos, le ministère de l'Économie en sera le plus gros contributeur avec ces quelque 20.000 suppressions au sein du fisc.

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Rationnalisation de l'administration fiscale

Cette décision ferait suite aux bouleversements que devrait connaître l'administration fiscale ces prochaines années avec la montée en puissance de la numérisation des services, la fin de la taxe d'habitation ou encore le prélèvement à la source. Autant de changement qui selon Bercy ne justifie pas le maintien en l'état de la DGFIP, l'une des plus importantes administrations de l'État, qui emploie plus de 100.000 agents pour un budget de près de 8 milliards d'euros, selon la Cour des Comptes. En juin dernier, les Sages de la rue Cambon avaient publié un rapport dans lequel ils appelaient également à une remise à plat du fonctionnement de la DGFIP. Ils rappelaient que cette dernière avait certes connu depuis 2008 «une baisse continue de ses moyens (2000 suppressions de postes par an en moyenne)» faisant d'elle «la principale contributrice à la maîtrise des effectifs de l'État». Mais ils préconisaient d'aller plus loin en rationalisant les services, notamment en fermant les trésoreries «dont les effectifs ne permettent pas d'assurer un service continu et de qualité». Gérald Darmanin avait déjà évoqué une piste de réforme avec la suppression d'un doublon dans la procédure de paiement des plus grandes collectivités locales qui devrait aboutir à la suppression de plus d'un millier de postes de fonctionnaires.

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Dans le cadre de cette transformation, le procureur général de la Cour des Comptes avait préconisé de supprimer 30.000 postes d'agents. Même si sa recommandation n'a pas été retenue dans le rapport final, les syndicats ont craint qu'elle n'inspire le gouvernement. Dans un communiqué publié dans la foulée, Solidaires Finances Publiques, premier syndicat de la DGFiP, avait demandé «solennellement» au gouvernement de «s'engager sur la non application des préconisations du rapport de la Cour des comptes et par conséquence de celles du comité action publique 2022».

Mais selon Anne Guyot Welke, la vague de suppression de postes devrait tout de même se confirmer. «Nous avions déjà averti l'année dernière que nous nous dirigions vers 18.000 à 20.000 suppressions de postes. À l'époque, il n'y avait eu aucun démenti», déplore-t-elle. «De notre côté, nous aimerions qu'il n'y ait aucune suppressions. Il y en a eu plus de 38.000 depuis 2002 et aucune création d'emploi depuis alors qu'il y a un besoin», explique-t-elle. «Nous entendons les arguments sur le numérique et le prélèvement à la source mais nous ne les validons pas. Le numérique n'est aujourd'hui pas utilisé à bon escient. Il doit servir la mission et pas être l'outil d'une politique libérale de suppressions d'emplois. Quant aux prélèvement à la source, recouvrir l'impôt n'est pas le rôle des entreprises mais celui de l'État», assure la syndicaliste. «Aujourd'hui, les agents sont à bout. Nous avons le sentiment que nous sommes l'administration à abattre alors que nous effectuons des missions régaliennes. Nous attendons donc de Gérald Darmanin qu'il nous dise qu'il va arrêter les suppressions. Autrement, nous devrons réagir», prévient-elle.

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