Grève chez Ryanair : 150 vols annulés mercredi au départ et à l'arrivée de l'Allemagne

Les syndicats allemands de pilote et de personnel commercial, ont annoncé un débrayage de 24 heures concernant les vols au départ et à destination de l'Allemagne. Les passagers peuvent gratuitement reporter leurs réservations à jeudi, vendredi, samedi ou dimanche.

Le ciel s'assombrit de nouveau pour Ryanair. Quelque 150 des 400 vols prévus mercredi au départ et à destination de l'Allemagne sont annulés, a annoncé mardi le directeur marketing de la compagnie, Kenny Jacobs. Ce débrayage de 24 heures, lancé par les syndicats allemands de pilotes et de personnel commercial en pleines négociations entre la compagnie irlandaise et les syndicats allemands Cockpit et Verdi, doit débuter mercredi à 3 heures du matin (heure de Paris). Les passagers impactés peuvent gratuitement reporter leurs réservations à jeudi, vendredi, samedi ou dimanche.

Avec 250 vols sur 400 Allemands maintenus, c'est le signe qu'«il n'y a pas de soutien majoritaire à ces grèves» fait valoir de son côté Ryanair, qui a menacé son personnel allemand de suppressions d'emplois s'il cessait le travail. «Si ces menaces de grève continuent, elles mèneront à une réduction des opérations en Allemagne et à des suppressions d'emplois pour les pilotes comme le personnel navigant, en particulier dans les aéroports allemands secondaires où nous enregistrons des pertes chaque hiver», a averti mardi dans un communiqué le directeur marketing de Ryanair, Kenny Jacobs. Face aux menaces de grèves, la compagnie à bas coût, n'hésite pas à menacer de représailles. Le 25 juillet, alors que les pilotes irlandais cessaient le travail, la direction annonçait 300 suppressions de postes, une réduction de flotte dans les aéroports irlandais et un redéploiement vers la Pologne.

Obtenir de meilleures rémunérations et conditions de travail

Ces menaces de représailles ne semblent pas intimider les syndicats allemands. Verdi, reconnu comme interlocuteur par Ryanair depuis juillet, estime après deux sessions de négociations qu'il est «totalement exclu» d'accepter les conditions proposées par la compagnie irlandaise: aucune augmentation avant 2019 et 41 euros par mois à partir de 2020, selon le syndicat. Il exige aussi l'indemnisation des heures de vols supplémentaires dues à des retards et la mise en place d'un salaire de base minimum pour le personnel navigant.

Le syndicat des pilotes Cockpit réclame, lui, l'intervention dans ces négociations d'un médiateur, qui ne soit pas irlandais et connaisse «le droit allemand». «Ceci est une première grève d'avertissement et la suite dépendra du déroulement des négociations», a averti Christine Behle, membre du conseil d'administration de Verdi, lors d'une conférence de presse mardi à Berlin.

Agitation sociale depuis un an

Ce mouvement allemand de mercredi préfigure un nouveau débrayage européen que doivent officialiser jeudi à Bruxelles des syndicats italiens, portugais et espagnols, hollandais et belge. Ceux-ci ont évoqué dans un communiqué commun la date du vendredi 28 septembre pour mener la «plus grande grève» de l'histoire de la compagnie, confrontée depuis des mois à des débrayages récurrents de son personnel. En août, la compagnie a déjà fait face à un mouvement coordonné de son personnel dans cinq pays européens: 400 vols annulés en pleine période de vacances et plus de 55.000 passagers concernés. Depuis, Ryanair a trouvé des accords en Irlande et en Italie, jugés toutefois insuffisants par les syndicats allemands.

Depuis un an, Ryanair fait face à de vives tensions sociales. La compagnie irlandaise a été contrainte de changer de politique à la suite d'un problème de planning de pilotes en septembre 2017 qui a entraîné des annulations portant au total sur 20.000 vols. Depuis décembre dernier, la compagnie a entamé un virage à 180 degrés en débutant un processus de dialogue avec les syndicats qu'elle refusait catégoriquement jusque-là.

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