
Malgré des déclarations d'embauches qui restent élevées , les fichiers de Pôle emploi ne dégonflent toujours pas. En métropole, le nombre de personnes inscrites sans activité (catégorie A) a augmenté de 0,5 % au troisième trimestre pour atteindre 3,457 millions. Une progression de 16.300 personnes. L'évolution est du même ordre pour la France entière (hors Mayotte). « C'est un mauvais chiffre », a réagi Eric Heyer, économiste à l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques.
La hausse intervient après une quasi-stagnation au deuxième trimestre et une franche baisse au premier pour cette catégorie, la plus suivie, même si le gouvernement ne commente plus que le taux de chômage mesuré par l'Insee . Si l'on inclut les personnes en activité (moins de 78 heures, catégorie B, et plus de 78 heures, catégorie C), les chiffres trimestriels sont aussi en hausse pour atteindre 5,96 millions sur la France entière.
Pour adoucir le tableau, le gouvernement pourra pointer les évolutions sur un an, moins volatiles. Il en ressort que les effectifs de la catégorie A baissent toujours d'environ 40.000. Mais une baisse qui s'étiole.
Comme toujours avec ces statistiques qui résultent d'une démarche administrative (liée à l'acte d'inscription), le décryptage s'avère difficile. Eric Heyer y décèle « des éléments attendus et d'autres plus étonnants ». Parmi les premiers, on peut ranger le trou d'air de l'économie sur les six premiers mois : l'Insee table bien sur un rebond du PIB depuis, mais il y a toujours un décalage entre reprise économique et reprise d'emploi. Les évolutions des catégories B (hausse) et C (baisse) contredisent en revanche le nombre record d'embauches de plus d'un mois mesuré par l'Acoss.
L'analyse des flux d'entrées et de sorties dans les catégories A, B ou C apporte aussi son lot de contrastes. Sur un an, les entrées sont toujours en baisse même si la pente ralentit. Fait notable, de juillet à septembre, celles pour fin de contrat ont baissé de 9,1 %. Moins de fins de contrat égale moins d'allers-retours entre employeur et Pôle emploi, l'un des enjeux majeurs de la négociation assurance-chômage qui s'ouvre.
Autre point positif, les entrées pour « retour d'inactivité » sont reparties à la hausse. Cela paraît contre-intuitif. Au contraire, car cet afflux d'inscriptions tient pour beaucoup de personnes découragées jusque-là que la reprise incite à se faire accompagner par l'opérateur public.
Sauf que Pôle emploi doit compter avec des sorties des catégories A, B ou C en... baisse. Celles pour reprise d'emploi déclaré évoluent trop entre + ou -, d'un trimestre à l'autre, pour avoir un effet structurant. En clair, la croissance du PIB n'est pas assez riche en emploi.
Un autre constat s'impose : la progression, trimestre après trimestre, du chômage de longue durée qui concerne désormais près d'un inscrit sur deux. Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement mise sur son grand plan de formation doté de 15 milliards .
Eric Heyer a des doutes. Former un chômeur de longue durée, c'est-à-dire une personne souvent pas ou peu qualifiée, permet de le remettre à niveau « moyen ». Mais à compétences égales, un employeur préférera un chômeur de courte durée. La solution ? Se former et travailler en même temps, plaide-t-il. « La nouvelle formule des emplois aidés, ciblés sur le non-marchand, va dans le bon sens. Mais le gouvernement n'en finance pas assez », regrette-t-il.
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