
Dans un entretien aux Echos, le patron de la SNCF confirme la mise en place d'un «pacte social» qui concernera tous les cheminots d'ici 2020, date de naissance du nouveau groupe issu de la réforme ferroviaire. Il promet une meilleure rémunération des jeunes et un vaste plan de développement des compétences.
Le statut de cheminot, tel qu'il existe aujourd'hui, sera bien enterré au 1er janvier 2020. À cette date naîtra le nouveau groupe SNCF issu de la réforme ferroviaire promulguée en juin par Emmanuel Macron. Et dans ce nouveau cadre, «il ne peut y avoir de SNCF à deux vitesses, avec les statutaires d'un côté, et les nouveaux salariés, de l'autre», explique Guillaume Pepy, patron de la SNCF, dans un entretien aux Echos ce jeudi. Selon ce dernier, le statut sera remplacé par un «nouveau pacte social» qui concernera tous les cheminots. «Il sera différent d'aujourd'hui, mais pas moins attractif car, sinon, nous aurions un problème de fidélisation et les meilleurs partiraient», souligne Guillaume Pepy.
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Un «effort» sera donc demandé aux cheminots d'aujourd'hui car «une entreprise à deux vitesses, c'est ingérable», explique le patron du groupe ferroviaire. «Des dispositions du statut vont bouger», précise-t-il, comme l'automaticité de la progression professionnelle qui devra désormais être renégociée avec les partenaires sociaux «afin que les salariés d'aujourd'hui comme ceux de demain soient traités avec équité». Mais Guillaume Pepy le promet: «le futur dispositif sera motivant et attractif pour tous. Et les garanties fondamentales du statut, sur l'emploi, le droit syndical ou encore le régime de retraite, seront préservées».
Une future SNCF «100% publique»
Au-delà du statut, des chamboulements sont à prévoir concernant l'emploi au sein du groupe. «D'ici à 2026, de 10 à 15% des 140.000 postes actuels vont disparaître du fait de la digitalisation. D'autres vont naître de la croissance du trafic et des innovations industrielles. Et 35% des postes vont voir leur contenu changer radicalement», prévient Guillaume Pepy. Dans ce contexte, un «programme sans précédent de développement des compétences de près de 1 milliard d'euros» sera instauré, la mobilité géographique et professionnelle sera «favorisée» et les jeunes qui débutent leur carrière au sein de l'entreprise seront «mieux payés». «Les salariés se posent des questions sur le maintien de leur employabilité. Nous leur apporterons des réponses précises», promet-il. Après la grève perlée du printemps, les cheminots «veulent aller de l'avant», assure Guillaume Pepy, mais ils doivent accepter le fait que «la véritable garantie de l'emploi repose sur les compétences».
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La future SNCF, qui sera «pleinement responsabilisée» et «100% publique» selon Guillaume Pepy, devra gérer ses fondamentaux - «la sécurité, la régularité et l'information voyageurs»- tout en étant prête à faire face à la concurrence. «Dans quinze mois, les premières décisions d'appels d'offres vont tomber. Il faut absolument accélérer notre préparation», rappelle-t-il. La productivité devra être améliorée en réduisant «tous les coûts du ferroviaire». La nouvelle SNCF vise une hausse de 20% du chiffre d'affaires en sept ans et une augmentation de 50% de la marge opérationnelle. «Nous n'allons plus reconstituer de dette avec un cash-flow opérationnel positif dès 2020», promet Guillaume Pepy. Ces prévisions ne se réaliseront pas au détriment de l'investissement qui restera, selon lui à «un niveau très élevé» de 57 milliards d'euros d'ici 2026. «Car si nous voulons rester leader du marché, nous devons l'être aussi en termes d'innovation», souligne-t-il.
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