La RATP attire toujours plus de voyageurs - Transport - L'Usine Nouvelle

Le trafic de voyageurs est en progression sur l’année 2018 et ce malgré une fin d’année avec des week-ends perturbés par les mouvements de contestation des gilets jaunes. Au total, la RATP a enregistré en Île-de-France 3 389 millions de voyages, soit une progression de 1,1%, en partie encore alimentée par les effets du pass Navigo à tarif unique. Une hausse largement tirée par les tramways (+6,5%) et le métro (+1,3%). A l’inverse, la fréquentation des bus a baissé de 0,6% et les RER progressent peu (+0,8%).

Des espaces de co-working dans le RER B

Pour les RER, la situation est contrastée entre le RER A en hausse de 2,2%, grâce à "une nouvelle grille horaire plus efficace" et le RER B en baisse de 1,7%. Sur cette ligne, les améliorations seront longues à venir avec les travaux programmés pour les infrastructures et les perturbations au Nord liées au CDG Express (Paris – Roissy) et au Grand Paris Express. Les nouveaux matériels qui ne devraient pas tomber en panne n’en sont qu’au stade de la consultation. Pour faire patienter les voyageurs, la RATP va installer des espaces de co-working dans certains wagons …

Pour les bus, la vitesse commerciale reste basse (10,8 km/h dans Paris). Une perte kilométrique essentiellement liée à des facteurs extérieurs, alors que les causes internes ont été divisées par quatre. Et l’arrivée des trottinettes électriques n’est pas faite pour arranger les choses. "Si on fait tout ce travail pour améliorer la vitesse des bus, ce n’est pas pour retrouver des trottinettes dans les couloirs de bus", dénonce Catherine Guillouard, la patronne de la RATP.

Des résultats financiers en hausse

La hausse de la fréquentation a des conséquences sur les résultats financiers. Le chiffre d’affaires a atteint 5 563 millions d’euros en 2018, soit une progression de 3,2%. La part des filiales dans ce résultat atteint 21,8 % contre 21,1% en 2017. Le résultat opérationnel récurrent progresse de 6,3% à 476 millions d’euros, tandis que RATP Dev contribue pour 28 millions d’euros (un résultat stable) et que le résultat de Systra s’est redressé après une année 2017 très difficile suite à un litige en Corée du Sud. L’Ebitda de l’EPIC RATP, quant à lui, croit de 3,5% à 846 millions d’euros.

Enfin, l’endettement en légère baisse (0,9%) atteint 5 188 millions d’euros. Et la RATP se réjouit du ratio dette nette/capitaux propres qui est à 1,07x. "Nous avons atteint notre objectif 2020 avec deux ans d’avance", se réjouit Catherine Guillouard, la PDG de la RATP. Les investissements en Île-de-France ont atteint 1,579 milliard d’euros dont 895 millions sur fonds propres.

Un grand nombre de lignes de métro saturées

La fréquentation en hausse ne va pas arranger la situation sur certaines lignes. La patronne du groupe reconnaît que "les lignes 1, 3, 5, 6, 9, 11 et 13 sont à des niveaux de saturation très élevés." Mais cette saturation existait déjà dans les années 60 et 70… et les prolongements de lignes 4, 11, 12 et 14 dont la mise en service interviendra entre la fin 2021 et 2024 et l’arrivée des premiers tronçons du Grand Paris express devraient améliorer la situation.

Pour 2019, le montant des investissements devrait encore progresser. Au second semestre, un test grandeur nature sera réalisé sur la ligne 393 avec des bus autonomes, l’arrivée de la billettique sans contact et de nouvelles applis sont également prévues.

A l’international, RATP Dev attend l’ouverture de sa septième ligne de tram en Algérie, à Mostaganem, et l’extension de la ligne T2 de Casablanca (Maroc), l’ouverture des deux premières lignes de métro à Doha (Qatar), et du réseau de bus de Ryad (Arabie Saoudite). Les résultats d’appels d’offres sont espérés pour le métro de Buenos Aires (Argentine), le renouvellement du réseau de bus d’Austin (Texas) et en France, à Brest, Saint-Malo et Creil. Un dénouement attendu, après une guerre parfois fratricide avec des concurrents français.

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