« On aurait pu s’attendre à une année de flottement », a commenté devant la presse le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, évoquant mardi 7 mai l’énergie déployée par le constructeur ferroviaire français dans son projet de fusion avec l’Allemand Siemens. Un mariage auquel Bruxelles a mis son veto en février dernier.
Le dirigeant n’en a pas moins présenté des résultats 2018-2019 « excellents », voire « exceptionnels. » La locomotive Alstom a vu presque tous les signaux financiers passer au vert durant cette année de fiançailles, au final infructueuses.
Le TGV du futur
L’exercice décalé (clos au 31 mars) a été en effet marqué par un montant record de prises commandes pour plus de 12 milliards d’euros, portant le total à plus de 40 milliards d’euros.
Deux contrats ont particulièrement permis ce résultat. L’un pour 1,4 milliard d’euros vient la fourniture d’un métro à la ville de Montréal et l’autre, pour 2,7 milliards, concernant la commande par la SNCF de 100 premières rames du TGV de 5e génération, souvent appelé le « TGV du futur ».
Alstom, pionnier mondial du train à hydrogène
Selon Henri Poupart-Lafarge, Alstom n’a pas développé de nouveau TGV en France depuis les années 1990 avec les Duplex.
Quant aux performances opérationnelles de l’année, le chiffre d’affaires est de 8,1 milliards d’euros (+ 10 %) avec une marge d’exploitation ajustée de 7,1 %. Le bénéfice net atteint 681 millions d’euros (+ 87 %). La trésorerie nette s’élève, au 31 mars à 2,3 milliards d’euros.
Un dividende très élevé
Le groupe va donc proposer un dividende élevé de 5,50 € par action contre 0,35 € pour l’exercice précédent. Une performance permise notamment par la cession des parts d’Alstom dans les coentreprises détenues avec General Electric qui lui a permis d’engranger 2,6 milliards d’euros. Le versement de ce dividende va représenter 1,2 milliard d’euros, soit environ la moitié des ventes de ces coentreprises. L’autre moitié sera utilisée « pour solidifier notre bilan », selon Henri Poupart-Lafarge.
Selon le PDG, cet exercice vient conclure avec succès la « stratégie 2020 » du groupe engagée en 2016. Des années notamment marquées par une présence géographique sur tous les continents et par le renouvellement de toutes les gammes de matériel, depuis les trains régionaux jusqu’au TGV en passant par les métros.
Ces dernières années ont vu aussi Alstom diversifier ses gammes de produits : le matériel roulant bien entendu, qui contribue à 43 % du chiffre d’affaires cette année, mais aussi les systèmes (22 %), les services (19 %) et la signalisation (16 %). À noter cependant que les commandes ont été moins importantes cette année en termes de signalisation.
Pas de retour sur un mariage avec Siemens
Alstom-Siemens, la fronde de Paris et Berlin
En juin, Alstom devrait dévoiler sa stratégie pour ces prochaines années. En tout cas, Henri Poupart-Lafarge l’a affirmé : il n’est pas question d’essayer de sauver le mariage avec Siemens. « Le projet avait sa logique forte et complète », a-t-il déclaré, estimant qu’un retour en arrière pour répondre aux inquiétudes de la Commission européenne reviendrait à détruire cette logique.
Quant à d’autres projets de fusions ou d’acquisitions, le PDG d’Alstom a indiqué que « la croissance externe n’est pas l’alpha et l’oméga de la stratégie du groupe et qu’elle ne le sera pas. » Pour autant, Henri Poupart-Lafarge n’exclut pas des acquisitions ciblées pour élargir ses gammes de solutions ou des accords de partenariats.
https://www.la-croix.com/Economie/France/Carnet-commandes-historique-Alstom-2019-05-08-1201020276Bagikan Berita Ini
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