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Banquiers et assureurs pressés de voir les taux remonter - Les Échos

L'ère Mario Draghi, qui vient d'achever son mandat à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), les a d'abord séduits, avant de les plonger dans l'angoisse. Le secteur financier et ses clients, ménages et entreprises, se demandent à présent quelles sont les intentions de Christine Lagarde, la nouvelle patronne de la BCE. Prolonger la politique monétaire ultra-accommodante en vigueur dans la zone euro ? Ou envisager un changement de cap ? 

A quelques jours d'une première réunion de politique monétaire, les attentes sont fortes car la BCE a chamboulé les repères : l'argent est devenu quasiment gratuit pour les emprunteurs, et l'acte d'épargner n'est pas loin de devenir coûteux ! 

Quatre ans après les débuts de cette politique, la finance s'inquiète pour la pérennité de son modèle. « Si on devait parler à Madame Lagarde demain, on lui dirait que la situation devient très compliquée à vivre pour le secteur », avertit le dirigeant d'une grande banque française.

Une profonde remise en question

Tout avait pourtant bien commencé, notamment dans les activités de banque de détail. La politique de baisse des taux, entamée dès 2009, a soutenu l'activité économique, renforcé la capacité des banques à prêter et fait plonger le coût du risque au plus bas. Les entreprises, comme les ménages ont emprunté pour investir ou accéder à la propriété. L'environnement de taux faibles a aussi permis la revalorisation des actifs détenus par les banques (actions, portefeuilles anciens d'obligations).

Mais la chute vertigineuse des taux a aussi donné le signal d'une remise en question : avec des marges d'intérêts comprimées, voilà le secteur contraint, pour rester rentable, de faire évoluer son modèle, facturant des services classiques comme la tenue de compte, ou vendant plus de produits aux clients, comme l'assurance emprunteur.

Dans le même temps, le crédit est resté un produit d'appel, et les volumes prêtés s'envolent. Si bien que  les autorités s'inquiètent d'une possible surchauffe , notamment dans l'immobilier résidentiel. Les banques assurent que la situation reste saine, mais tout retournement de conjoncture pourrait jeter un froid. Et provoquer un brusque coup de frein sur le crédit.

L'étau se resserre sur l'assurance

Favorable aux emprunteurs, la politique de la BCE  commence en revanche à faire mal aux épargnants . Faute de rendement pour les placements sans risque, les ménages laissent dormir des dizaines de milliards d'euros sur leur compte courant, devenu le nouveau « placement préféré des Français ». Un choix que les banques, soumises par la BCE à un taux de dépôt négatif, commencent à faire payer : certaines d'entre elles, notamment en Suisse, en Allemagne et en Italie, n'hésitent plus à  taxer les dépôts de leurs clients les plus fortunés.

Mais c'est surtout du côté de l'assurance-vie que la situation se dégrade. La question est centrale en France qui compte 37 millions de bénéficiaires, détenant pour la plupart des contrats dits en euros, investis en obligations, au capital garanti et au rendement généreux. Or, ces derniers vont voir leur rémunération plonger en 2019, à l'image de Swiss Life, qui va servir une rémunération de 1 % sur son fonds euros en 2019, contre 1,5 % un an plus tôt.

Autre effet pénalisant, la baisse des taux provoque une dégradation de la solvabilité des assureurs. Ce qui a contraint depuis l'été des acteurs comme Suravenir, ou AG2R La mondiale à renforcer leur capital ou émettre de la dette hybride, jusqu'à présent sans difficulté majeure. Mais sans certitude que cela suffira si la situation s'éternise. 

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