Le prix des voitures électriques va-t-il baisser avec les volumes ? Alors que les experts tablent sur une chute drastique du coût des batteries dans les années à venir, une étude menée par le cabinet Jato montre qu'il n'en a rien été au cours de la décennie précédente : en moyenne, pour un modèle 100 % électrique qui aurait coûté 100 en 2011, il faut aujourd'hui débourser 155 aux Etats-Unis, et 142 en Europe.
Il n'y a qu'en Chine que les prix ont reculé : l'indice est tombé de 100 à 42 sur la période. « Une baisse due aux incitations gouvernementales, et au lancement de nombreux modèles citadins très bon marché. En outre, les constructeurs en Chine n'ont pas à respecter les mêmes réglementations complexes de sécurité que leurs homologues en Europe et aux Etats-Unis », explique dans l'étude Felipe Munoz, analyste chez Jato.
Effets d'échelle
Globalement, les effets d'échelle ont aussi, il est vrai, davantage joué en Chine que dans les pays occidentaux. Si le nombre de véhicules 100 % électriques vendus dans le monde a grimpé de 35.000 en 2011 à 1,3 million en 2018 (et 1,2 million sur les dix premiers mois de 2019), c'est essentiellement grâce à la Chine, qui a enregistré quasiment 800.000 livraisons l'an dernier (677.000 sur les dix premiers mois de 2019), contre environ 200.000 dans chacune des deux autres zones .
Jato a comparé le prix de modèles emblématiques vendus en Occident (peu nombreux il est vrai au début de la décennie…). La Renault ZOE Intens de 80 chevaux, qui valait 22.500 euros en 2012 en France, est vendue pour 26.580 euros en 2019 (hors subventions), « avec néanmoins amélioration de son temps de chargement », souligne Felipe Munoz.
Même constat pour la Volkswagen e-Golf en Allemagne ou la Nissan Leaf au Royaume-Uni. « Aux Etats-Unis, une Nissan Leaf SL de 107 chevaux se vendait 33.720 dollars en 2011 et 36.720 dollars en 2017. La deuxième génération, avec 147 chevaux, vaut 36.250 dollars », note l'analyste.
Frein à l'achat
Citant Tesla, il relève aussi que la marque s'est concentrée sur l'amélioration des caractéristiques de la Model S, plutôt que d'introduire une nouvelle génération. « Le prix n'a baissé que de 77.540 à 76.000 dollars entre 2012 et 2019 », écrit-il.
Cette question du prix des voitures électriques est cruciale alors que l'Europe aborde une année charnière dans ce domaine, avec l'introduction en 2020 d'objectifs contraignants en matière d'émissions de CO2. Car l'écart de prix encore élevé avec les voitures thermiques constitue un frein puissant à l'achat. Selon Jato, aux Etats-Unis, le prix moyen des véhicules diesel ou à essence était de 35.970 dollars entre janvier et septembre 2019, tandis que leurs équivalents électriques s'affichaient à 51.691 dollars (soit 44 % de plus).
Les constructeurs semblent donc jusqu'à présent avoir fait le choix d'augmenter l'autonomie au détriment du prix et donc de l'accessibilité de la voiture électrique. « Il est toutefois probable que les prix baissent en Europe, avec l'arrivée de petites voitures, comme l'Opel Corsa-e , la Peugeot 208-e , ou encore la Mini ou la Fiat 500 électriques », juge Felipe Munoz. Ce sera en tout cas nécessaire pour que le marché décolle vraiment, car les subventions étatiques ne seront pas éternelles.
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