Dans une enquête diffusée ce dimanche soir sur M6, Bernard de la Villardière a interviewé l'ex-PDG de Renault-Nissan sur le système judicaire japonais, trois semaines après son évasion du pays où il était assigné à résidence dans l'attente de son procès. Carlos Ghosn, qui s'est réfugié au Liban, a accepté de revenir sur son quotidien en prison et sur les coulisses de son procès pour l'émission Enquête exclusive. " Quand j'ai été arrêté, j'ai demandé : "Appelez Nissan" pour qu'ils me fournissent un avocat mais quand l'ambassadeur m'a dit : " Nissan est dans le coup", évidemment j'ai pas pris cet avocat", explique l'ex-PDG qui devait être jugé cette année au Japon pour plusieurs malversations.
"Écoutez les gars vous avez intérêt à vous barrer. Parce que si un jour n'importe quoi vous arrive, vous allez passer des mois en prison et boum personne ne pourra vous sortir."
Nous avons rencontré l'ex-PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.
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— Enquête Exclusive (@EnqueteExclu) January 19, 2020
Selon Carlos Ghosn, qui cite l'ambassadeur de France au Japon, l'avocat qui lui avait été conseillé était " à charge". Le portrait qu'il dresse ensuite du pays est accablant pour le Japon. " Vous êtes isolés, zéro relations humaines, j'ai passé 130 jours isolé, vous êtes dans votre cellule et vous avez le droit de sortir 30 minutes par jour pour faire des exercices. Alors vous montez au toit de la prison qui est tout barbelé de partout. D'ailleurs ils étaient très très fiers parce qu'ils m'avaient dit que sur les cinq dernières années il n'y avait pas eu une fuite", poursuit Carlos Ghosn. Bernard de La Villardière lui demande alors s'il avait déjà songé à l'évasion à cette époque. L'ex-PDG balaie la question d'un revers de la main : " Non non mais ils m'avaient rassuré en disant : vous en faites pas c'est un lieu très sûr".
" Il n'avait pas le droit de prendre ses médicaments"
L'interviewé revient rapidement sur sa fuite du Japon. Ce qui a causé la " furie" dans le pays c'est, d'après lui, " la fierté des Japonais" qui peuvent dire " quand on tient quelqu'un il n'échappe pas". Et de revenir après sur son expérience dans le pays. " J'ai travaillé dix-sept ans au Japon mais vous savez si vous n'êtes pas Japonais il y a des dimensions que vous ne comprendrez jamais". Il conclut : " Au moins que le cas et le calvaire que j'ai subi puissent servir à tous les étrangers qui sont au Japon en disant : " Ecoutez les gars vous avez intérêt à vous barrer parce que si un jour n'importe quoi vous arrive, vous, votre femme, vos enfants, vous allez passer des mois en prison et boum personne ne pourra vous sortir. Je peux vous dire que des mois de prison dans le centre de Kosuge ça vous change une vie". Carole Ghosn, l'épouse de l'ex-patron témoigne aussi sur les conditions de détention de son mari : " On sentait la torture même si on ne voyait rien (...) C'est tellement pénible parce qu'il n'y avait pas de fenêtre, il n'y avait pas de chauffage et en plus il n'avait pas le droit de prendre ses médicaments ".
L'ancien patron de Renault-Nissan sera-t-il finalement jugé ? Et où ? Les questions perdurent. Le 10 janvier, la justice libanaise interdisait au magnat de l’automobile déchu de quitter le pays. Une semaine après, l'un de ses avocats japonais jetait l'éponge. Le procès s'annonce de plus en plus compliqué.
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