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Il était une fois en Amérique: le cadeau de Poutine - Le Temps

«Le petit cadeau va où il espère trouver le grand cadeau.» Donald Trump connaît-il ce proverbe russe? A défaut d’être empoisonné, le récent cadeau de Vladimir Poutine – 60 tonnes de matériel médical envoyées à New York – sent la propagande à plein nez. La symbolique est puissante. Moscou vient en aide à l’une des villes les plus iconiques et les plus riches du monde. Bien joué. Merci, Vladimir. New York frôle l’urgence sanitaire, Donald Trump, qui vise sa réélection après avoir fait l’objet d’un procès en destitution, a tardé à contraindre le secteur industriel à produire des masques et des respirateurs artificiels en masse, voilà qu’un beau cadeau russe vient d’atterrir sur le tarmac de l’aéroport JFK.

«Nous sauvons juste des vies!»

L’Antonov-124-100 des forces aériennes russes est arrivé mercredi à New York. Rempli de «masques médicaux et d’équipement médical». Un tweet de la mission russe auprès de l’OTAN le précise d’emblée, avec une petite main en émoji: «Stop à la politique, nous sauvons juste des vies!» Donald Trump a parlé de geste «très gentil» et Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine, a commenté: «Nous devons travailler ensemble pour battre le Covid-19. C’est pourquoi les Etats-Unis ont accepté d’acheter à la Russie du matériel de protection dont nous avions urgemment besoin.» Car, oui, ne rêvons pas, l’aide n’est tout de même pas gratuite.

«Rien à dire. Juste un avion militaire russe atterrissant à JFK avec 60 tonnes de fournitures médicales pour soutenir la réponse américaine au #COVID19. Une véritable aubaine pour la propagande, alors que notre propre gouvernement s’éloigne du rôle de l’Amérique comme leader dans une crise mondiale», tweete, amer, Brett McGurk, un ancien diplomate qui a travaillé pour Donald Trump, Barack Obama et George W. Bush.

Ben Hodges, ex-commandant de l’armée américaine en Europe, va plus loin. Il tweete une photo du Ministère russe des affaires étrangères montrant des milliers de cartons empilés dans une soute d’avion, en la qualifiant de «canular». «Aucune force aérienne au monde ne chargerait un avion comme ça. Mais si c’est vrai, c’est un cadeau POUR le Kremlin, pas de la part du Kremlin», écrit-il. Faut-il le rappeler? Moscou s’est rendu coupable d’ingérence dans les élections présidentielles américaines de 2016, et Donald Trump, soupçonné de collusion, a dû faire face à l’enquête du procureur indépendant Robert Mueller, avant d’être partiellement blanchi. Et puis, la Russie est sous le coup de sanctions économiques de la part des Américains.

La campagne présidentielle 2020 est à la fois comme suspendue, prise en otage par le coronavirus, et mouvementée. Le Covid-19 fait des ravages aux Etats-Unis. Sur le plan humain, les deux prochaines semaines seront «très, très douloureuses», a admis le président. Jeudi, des chiffres, affolants, du chômage sont tombés: 6,6 millions d’Américains se sont inscrits en une semaine. Du jamais vu. Une mauvaise nouvelle pour Donald Trump qui espérait se diriger vers sa réélection en brandissant de bons résultats économiques. La première puissance mondiale est affaiblie. Et la propagande ne s’arrête pas avec le coronavirus.

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