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Hop ! Morlaix : après le coup dur, le temps du combat - Le Télégramme

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Énorme coup dur pour le centre de maintenance de Hop ! Morlaix. Selon nos informations, le site ne devrait plus accueillir aucune activité à l’horizon 2023. Clap de fin sur un demi-siècle d’histoire aéronautique dans la Cité du viaduc.

« Une concentration de l’implantation de Hop ! semble malheureusement inévitable », avait prévenu Pierre-Olivier Bandet, PDG de Hop !, filiale d’Air France, dans un courrier adressé aux salariés de la compagnie régionale il y a un peu plus d’un mois

Selon nos informations, que l’intersyndicale de Hop ! Morlaix ne souhaite « ni infirmer ni confirmer », et qui devraient être officialisées lors du Comité social et économique (CSE) d’Air France-KLM, prévu ce vendredi 3 juillet, l’affaire semble entendue : le plan de restructuration sera dévastateur socialement. 

Des sources concordantes nous confirment que les orientations stratégiques 2023 présentées ce lundi 29 juin par Air France, prévoient la suppression de 1 025 équivalents temps pleins (ETP) sur les 2 700 salariés que compte aujourd’hui la compagnie régionale Hop ! (328 pilotes, 286 personnels navigants commerciaux et 408 personnels au sol).


Premiers départs 

dès la fin d’année

Si la plupart des sites seront impactés, la principale victime de cette réduction drastique d’effectifs sera, comme beaucoup le craignaient, le site de Morlaix, qui emploie actuellement 276 personnes, essentiellement dédiées à la maintenance. Sa fermeture définitive est envisagée à l’horizon 2023. 

Les premiers départs sont prévus en fin d’année 2020 ou début 2021 et s’étaleront jusqu’à l’été 2023, via un plan de départs volontaires suivi d’un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Savoir-faire local reconnu, hangar adapté à une flotte réduite d’appareils, mais aussi présence sur le site de Ploujean d’un siège social, héritage de Brit Air. 

Sans compter celle du service de planification des travaux et de gestion du maintien de la navigabilité de toute la flotte Hop !, du simulateur de vol Hop ! Training et de la filière aéronautique du lycée Tristan-Corbière… 

À y regarder de près, Morlaix pouvait sortir gagnante de cette restructuration en étant confirmée comme un site d’importance pour Hop !. Mais dans la Cité du viaduc, on savait que ce serait tout ou rien. Air France a décidé que ce ne serait rien.


Des arguments 

pas pris en compte

Les syndicats et élus locaux n’ont pourtant eu de cesse d’avancer leurs arguments pour contrer la « logique purement économique » prônée par la direction de la compagnie nationale, en proie à de graves difficultés consécutives à la pandémie de Covid-19. Une compagnie qui a reçu une aide de 7 milliards d’euros de l’État pour compenser ses pertes. Pour autant, rien ne semble vouloir la faire fléchir sur le sujet Hop !. Elle réclame une baisse de 12 % des coûts de sa filiale. La casse était donc inéluctable.

Selon des sources proches du dossier, le choix d’une mono-flotte composée de 29 avions (contre 55 précédemment) de type Ejet Embraer (issus en partie de l’ancienne compagnie Régional), plutôt que de CRJ Bombardier, spécialité morlaisienne, aurait précipité la fin du site de maintenance de Ploujean, au profit de celui, plus grand, de Clermont-Ferrand. 

Or, à Morlaix, d’aucuns trouvent cet argument fallacieux. Car le choix d’une mono-flotte ne peut justifier à lui seul la fermeture d’un site quand on sait que les appareils Embaer et Bombardier sont de même technologie, et qu’il suffit d’un technicien détenteur de la qualification Embraer pour encadrer toute une équipe.

Remontés comme des coucous, les élus locaux réclament, à cor et à cri, un rendez-vous d’urgence avec le Premier ministre Édouard Philippe. Tout en taclant au passage, pour certains d’entre eux, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, accusé de ne pas avoir « mouillé le maillot ». 


« Dépeçage en règle »

Clairement, ils ne comptent pas fermer les yeux sur « le dépeçage en règle » du site de Morlaix (lire par ailleurs). Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

Au-delà de son atelier de maintenance, Morlaix devrait aussi perdre les services finances, ressources humaines, Qualité Sécurité Environnement (QSE), planification des personnels navigants et la direction des services informatiques, tous transférés au siège social de Hop !, à Nantes. Et ce, alors que lundi, le Président de la République lui-même indiquait qu’il ne fallait pas tout concentrer dans les métropoles au détriment des villes moyennes…
Quant au bureau d’études, il rejoindrait celui du site de l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle. 

Enfin, le centre d’entraînement au pilotage « Hop ! Training by Icare », qui emploie une quarantaine de salariés sur les 276 que compte le site, serait, pour sa part, vendu ou fermé.

Concrètement, Air France signe donc l’arrêt de mort du site de Morlaix. La fin d’une histoire vieille d’un demi-siècle. 

Une aventure humaine et commerciale sans pareille qui avait commencé en 1973 avec la création de Brit’Air par Xavier Leclercq. À l’époque, la compagnie morlaisienne comptait deux Piper Aztec à hélices de cinq places, achetés d’occasion aux États-Unis, un pilote et deux mécaniciens. 

Dans trois ans, il n’en restera plus la moindre trace.

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