
Publié le 5 juil. 2021 à 19:45
Avec le rachat, il y a cinq mois, de Bombardier Transport , Alstom a réalisé une opération prometteuse, mais qui lui vaut un certain nombre de désagréments à court terme. En actualisant son plan stratégique lundi soir, le constructeur ferroviaire français a précisé que les fonds nécessaires pour « stabiliser » l'exécution des contrats de son ancien rival allaient aboutir à une génération de trésorerie (free cash-flow) négative de 1,6 à 1,9 milliard d'euros au premier semestre.
Pour les analystes financiers, ce sera certainement une mauvaise surprise. Les risques d'exécutions sur les contrats de Bombardier avaient déjà débouché sur une provision de 451 millions dans ses comptes en décembre, suivie d'une seconde de 632 millions dans les comptes d'Alstom , mi-mai, à la clôture de l'exercice 2020-2021.
« Réamorcer la pompe »
Ces dépenses sont nécessaires pour « réamorcer la pompe », indique-t-on du côté d'Alstom, qui précise qu'elles ne seront pas récurrentes. La génération de cash-flow va se redresser au second semestre, mais pas assez pour sortir du rouge sur l'ensemble de l'année.
Henri Poupart-Lafarge, le PDG, préfère mettre l'accent sur le moyen terme. L'industrie du ferroviaire devrait pleinement bénéficier des plans de relance en Europe et en Amérique du Nord, deux zones où le groupe bénéficie d'une très bonne implantation.
Le chiffre d'affaires d'Alstom devrait croître plus vite que celui de ses rivaux d'ici à 2025, et lui permettre ainsi de gagner 5 points de parts de marché à cette échéance. Les contrats glanés ces derniers mois témoignent en effet d'un dynamisme commercial qui ne se dément pas, avec un marché de 2,6 milliards d'euros décroché au Danemark , mais aussi d'autres en Egypte, au Mexique, en Ukraine…
Faire grimper la rentabilité
Et la rentabilité devrait suivre. Le redressement progressif de la profitabilité de l'ex-Bombardier, ajouté aux 400 millions de synergies annuelles, pourrait porter le taux de bénéfices avant intérêts et impôts (Ebit) entre 8 % et 10 % à cette échéance. « Cela nous mettra au niveau des meilleurs », fait valoir Henri Poupart-Lafarge.
Afin de soutenir la croissance à venir, Alstom promet de « renforcer significativement » ses investissements en recherche-développement, avec une enveloppe de 2 milliards d'euros pour les quatre prochaines années. Le groupe dit viser l'objectif d'avoir des trains de fret et de passagers entièrement autonomes en 2023.
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