
Publié le 2 nov. 2021 à 13:09Mis à jour le 2 nov. 2021 à 17:42
L'attente a été longue. Après plus de vingt ans, le CAC 40 est finalement en passe d'inscrire un nouveau record historique. C'était l'un des derniers grands indices mondiaux à ne pas avoir effacé ses plus hauts de la bulle internet. L'indice phare de la Bourse de Paris a clôturé ce mardi à 6.927,03 points, en hausse de 0,49 % sur la séance, juste au-dessus de son précédent record du 4 septembre 2000 à 6.922,33 points.
A l'époque, les télécoms faisaient la pluie et le beau temps au sein de l'indice parisien, avec Orange en maître incontesté de l'indice. Cette année, la Bourse de Paris a été portée par la performance des champions du luxe et le regain d'intérêt des investisseurs pour la « vieille économie » lié à la vigoureuse reprise de l'activité . Résultat, le CAC 40 s'est envolé de près de 25 %, l'une des plus fortes hausses des grands indices boursiers mondiaux.
Le luxe principal moteur du CAC 40
Les craintes liées aux pénuries de matériaux, à la flambée des prix de l'énergie ou encore aux goulots d'étranglements dans les chaînes de production sont passées à l'arrière-plan grâce à la bonne tenue des résultats d'entreprises au troisième trimestre. « En dépit de la pression inattendue et très vigoureuse sur les coûts de production, il est frappant de constater le peu d'avertissements sur résultats, ce qui suggère une bonne résistance des marges des entreprises », souligne Benjamin Melman, directeur des investissements d'Edmond de Rothschild AM.
Le leader mondial du luxe et première capitalisation européenne, le groupe LVMH (propriétaire des Echos), a été le principal moteur de la hausse du CAC 40 cette année. Il a grimpé de 35 % en 2021 alors que les consommateurs des Etats-Unis à la Chine se sont rués sur le luxe accessible à la sortie de la pandémie. L'autre poids lourd français du secteur, Hermès, troisième plus grand groupe de l'indice, n'est pas en reste, avec un bond de près de 60 % cette année. Au total et en incluant L'Oréal, deuxième capitalisation du CAC 40, le secteur pèse pour près d'un quart de l'indice phare de la Bourse de Paris.
Le retour en force de la « vieille économie »
Mais au-delà du luxe, le CAC 40 reste un indice boursier fortement tourné vers la « vieille économie ». La reprise vigoureuse de l'activité cette année a permis à des groupes historiques de l'indice parisien de briller en Bourse. La major pétrolière TotalEnergies a profité de l'envolée des prix du pétrole pour rebondir de plus de 30 %, tandis que les investissements croissants dans la transition énergétique ont bénéficié à Schneider Electric (+ 29 %) ou encore à Saint-Gobain (+66 %), deuxième plus forte hausse de l'indice en 2021.
Les valeurs financières, au poids toujours important au sein du CAC 40, ont également profité de la reprise pour sortir de leur torpeur . Société Générale affiche la plus forte hausse de l'indice en 2021, avec un gain de plus de 71 %. Les investisseurs ont également salué les résultats de BNP Paribas ( + 37 %), d'Axa ( +30 %) et du Crédit Agricole ( +27 %). Le retour en force des dividendes et des rachats d'actions après une année blanche l'année passée à cause de restrictions réglementaires n'est pas étranger à cette embellie.
La tech en embuscade
Certes, le poids de la tech et des télécoms a largement fondu en vingt ans au sein de l'indice parisien. Orange, qui dominait le CAC 40 lors de son dernier record, affiche cette année une baisse de 1,8 %. Le groupe a perdu plus de 90 % de sa valeur depuis l'éclatement de la bulle Internet.
Pour autant, les nouveaux champions français de la tech ont pour la plupart signé une très belle année boursière alors que la pandémie a favorisé l'essor du télétravail et donné un coup d'accélérateur à la transition numérique. CapGemini affiche la troisième plus forte hausse du CAC 40 avec un bond de 62 %, tandis que Dassault Systèmes émarge à la cinquième position, en hausse de 55 %.
Eurofins Scientific, qui a rejoint l'indice parisien en septembre, a grimpé de plus de 50 % cette année, mais le groupe spécialisé dans les analyses biologiques a chuté de plus de 15 % depuis qu'il a remplacé Atos au sein du CAC 40. Seules 7 valeurs sont en baisse sur l'année, dont les deux lanternes rouges Worldline (- 37 %), pénalisé par des objectifs financiers décevants, et Alstom (- 33 %), toujours grevé par l'intégration difficile du canadien Bombardier.
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