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Cac 40 : À rebours de l'habituel rally de Noël, le marché parisien décroche de plus belle - BFM Bourse

(BFM Bourse) - Alors que les investisseurs tentaient de digérer les annonces plus restrictives que prévu des banques centrales et notamment de la Fed, le CAC 40 replonge lundi face aux multiplications des restrictions sanitaires pour tenter d'endiguer la propagation du variant Omicron et dans la perspective d'un rejet au Sénat du plan de relance de Joe Biden.

Le traditionnel "rallye de fin d'année" est-il menacé ou est-il seulement intervenu, comme l'an dernier, avec un mois d'avance? Pour rappel, le CAC 40 avait repris plus de 20% -soit près de 1.000 points- en novembre 2000, porté par la mise au point de vaccins, avant que ce rebond ne s'émousse en décembre de la même année après la découverte du premier variant -Alpha- au Royaume-Uni. Cette année, la menace change de nom mais le schéma reste le même. Après le "rallye" d'anthologie survenu en novembre sur fond d'optimisme quant à la reprise économique et de "FOMO" (pour "Fear of missing out), qui a porté l'indice vedette du marché parisien à un nouveau pic historique, ce dernier bat de nouveau de l'aile depuis le début du mois.

Déjà retombé en fin de semaine dernière (-0,93% en performance hebdomadaire), l'enthousiasme des opérateurs s'étiole encore sensiblement ce lundi, résultante logique de l'environnement de marché. Celui-ci reste de fait "fragile, mêlé d'inquiétudes concernant la montée de l'inflation que les banques centrales cherchent à contenir et un virus qui menace de submerger les systèmes de santé mondiaux", résume Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Vers 10h10, l'échantillon principal de la cote tricolore lâche ainsi 2,35% à 6.764 points, au plus bas depuis le début de mois, lorsque les marchés tentaient de jauger la dangerosité d'Omicron.

Omicron, la Fed et Joe Manchin

Si les premières annonces à ce sujet ont été plutôt rassurantes, la contagiosité exceptionnelle de cette nouvelle souche contraint tout de même plusieurs pays européens à imposer de nouvelles restrictions restrictions, et plombe le moral des opérateurs. "Le confinement annoncé aux Pays-Bas (qui sera probablement en vigueur jusqu'au 14 janvier, NDLR) va renforcer les craintes que des mesures similaires soient adoptées dans d'autres pays européens dans les semaines à venir", a écrit Lee Hardman, analyste chez Mitsubishi UFJ Financial Group. L'incertitude plane en effet désormais sur ce que pourrait décider d'autres pays européens très touchés par Omicron, parmi lesquels le Royaume-Uni et l'Italie.

"Sous les pavés, la vase", s'inquiète ainsi le stratégiste de la Banque Postale Asset Management Hervé Goulletquer. "Les informations sur le front de l’épidémie restent mauvaises - le nombre de cas atteint ou est proche des sommets dans les principaux pays européens et la tension hospitalière se fait plus forte. Il faut continuer d’ajuster les perspectives de court terme, qu’il s’agisse de croissance ou de prix" explique-t-il.

La nervosité des opérateurs est encore alimentée par le biais plus restrictif adopté par la Fed mercredi dernier afin d'endiguer l'inflation, la hausse des prix à la consommation (sur un an) ayant atteint des niveaux inédits depuis 40 ans en novembre aux Etats-Unis. Soulagés de la prise de conscience de l'institution dans un premier temps, les marchés s'inquiètent maintenant de la fin du soutien sans faille de la banque centrale, et des conséquences des futures hausses de taux.

"Les investisseurs voient par ailleurs d’un mauvais œil le fait que le sénateur démocrate américain Joe Manchin a rejeté le paquet de taxes et de dépenses de près de 2.000 milliards de dollars" du gigantesque plan de réformes sociales prévu par Joe Biden, relève de son côté John Plassard, directeur adjoint des investissements chez Mirabaud. Invoquant notamment la hausse des prix et l'ampleur de la dette, l'élu de Virginie-Occidentale a déclaré "ne pas pouvoir voter pour ça". Ce qui sonne a priori le glas de ce projet faramineux - le Sénat est pour rappel parfaitement divisé entre démocrates et républicains donc la moindre défection fait pencher la balance.

Purge généralisée

Dans ce contexte de regain prononcé d'aversion au risque, seules deux valeurs du CAC surnagent ce lundi matin: Eurofins Scientific, toujours recherché (+2,4%) quand la pandémie gagne en vigueur, et Hermès, qui grignote 0,2% après avoir lâché plus de 6% vendredi.

De l’autre côté, les variations son plus impressionnantes : -4,8% pour Worldline, -4,7% pour Stellantis, -4,6% pour URW, -4,4% pour Safran, -4,3% pour Alstom, -3,9% pour Renault, etc. Parmi les rares valeurs qui limitent la casse au sein du CAC, on peut citer le très résilient Dassault Systèmes (-0,3%) et BNP Paribas (-0,6%), la banque ayant annoncé avoir conclu un accord avec BMO Groupe Financier pour la vente de 100% de ses activités de banque commerciale aux États-Unis opérées par sa filiale Bank of the West, pour un prix total de 16,3 milliards de dollars en numéraire.

Même constat sur le SBF où quelques valeurs « Covid-compatibles » obtiennent les faveurs des investisseurs (+2,8% pour Sartorius Stedim Biotech, +1,7% pour bioMérieux) quand l’immense majorité voit rouge. Ipsen (-7,3%) et Genfit (+5%) accentuent leur mouvement de vendredi en réaction à l'annonce de leur partenariat global, comprenant notamment un versement initial de 120 millions d'euros du premier au second.

Les foncières (-5,4% pour Carmila, -4,4% pour Mercialys) et les parapétrolières (-5% pour Schlumberger, -4,4% pour TechnipFMC) sont particulièrement délaissées, ces dernières subissant le nouveau vif reflux des cours pétroliers (-4,1% pour le baril de Brent à 70,5 dollars vers 10h50) induit par les restrictions imposées en Europe. TotalEnergies lâche aussi 2,6%.

Après des mois de négociations, le leader européen des résidences de loisirs Pierre & Vacances a conclu un accord de principe avec ses créanciers permettant de le renflouer, moyennant une importante dilution pour ses actuels actionnaires (-0,2%).

Sur le Forex, la monnaie unique rebondit timidement après son accès de faiblesse de vendredi (-0,82%), reprenant seulement 0,12% à 1,1253 dollar. Le bitcoin n'est pas épargné par le regain d'aversion pour le risque (-1,7% à 45.900 dollars).

Quentin Soubranne - ©2021 BFM Bourse

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