
En déplacement à Belfort (Territoire de Belfort), Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 10 février, la construction de six réacteurs nucléaires de type EPR 2 d’ici à 2050, avec une mise en service du premier réacteur vers 2035. Il a, en outre, envisagé la perspective de huit EPR2 supplémentaires, un projet qui fera l’objet d’études.
L’EPR 2 est un projet de version « optimisée » du réacteur nucléaire EPR – ou réacteur pressurisé européen (initialement european pressurized reactor, renommé evolutionary power reactor) –, voulue plus simple et moins chère à construire que ce dernier.
EDF avait lancé, dès 2015, le développement de ce réacteur à eau sous pression de forte puissance, avec environ 1 670 mégawatts, alors que les réacteurs les plus anciens du parc français font 900 mégawatts. Le groupe avait remis au printemps dernier à l’exécutif sa proposition pour construire six EPR 2 sur des sites existants, par paire : d’abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et, enfin, à Bugey (Ain) ou bien au Tricastin (Drôme). Le premier pourrait voir le jour vers 2035.
46 milliards d’euros pour trois paires d’EPR2
Par rapport à l’unique EPR en construction en France à Flamanville (Manche), qui a accumulé retards et surcoûts, l’EPR 2 est censé être « plus simple à construire », bénéficiant d’un effet de série (construction par paires) et de préfabrications en usine ou modularisation, selon EDF. C’est aussi « le premier réacteur à être totalement conçu de façon numérisée », avec simulation 4D et visualisation 3D pour mieux détecter les anomalies. La construction de plusieurs exemplaires, ainsi que les optimisations faites sur le génie civil et les méthodes de construction, « vont permettre de faire des économies d’échelle », promet le groupe.
La Cour des comptes a souligné l’enjeu financier « majeur » que représenterait ce programme, avec un coût de construction de trois paires d’EPR 2 estimé à 46 milliards d’euros. Les magistrats ont aussi souligné récemment « une incertitude en termes de capacité à construire un nouveau parc de réacteurs dans des délais et à des coûts raisonnables ».
Tout projet de construction d’EPR 2 devra notamment recevoir l’autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au terme d’un processus assez long. « Le réacteur EPR 2 est un réacteur dérivé de l’EPR, qui présente plusieurs évolutions significatives par rapport à ce dernier et qui nécessite un nouveau “licensing” (concession de licence) », souligne-t-on à l’ASN.
Pour construire des réacteurs, il faudra plusieurs étapes avec un débat public sur le projet et le dépôt par EDF auprès du gouvernement d’une demande d’autorisation de création d’une installation nucléaire, qui sera ensuite instruite par l’ASN. « La procédure, dont le délai d’instruction est de trois ans (prorogeable de deux ans) inclut une enquête publique et se conclut par un décret d’autorisation de création », précise-t-on à l’ASN.
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