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TGV Bordeaux-Paris : la ligne est-elle déjà saturée ? - Sud Ouest

Les places sont rares

Emmanuelle, responsable commerciale dans une entreprise de biologie, télétravaille à Bordeaux. Elle doit, une fois par mois, monter au siège parisien pour une réunion. « J’ai l’impression qu’il y a eu une rupture avec la crise sanitaire. Avant, j’avais rarement un problème pour acheter des billets, même au dernier moment. Depuis un an, c’est plus compliqué, parfois impossible. J’ai finalement pris une carte pour des voyages en première classe car j’y trouve davantage de disponibilité qu’en seconde. »

« J’ai finalement pris une carte pour des voyages en première classe car j’y trouve davantage de disponibilité qu’en seconde »

Sylvie, retraitée, s’offre, plusieurs fois par an, un séjour à Paris. « Je suis surprise de voir sur le site le nombre de trains annoncés ‘’complets’‘. C’était peu fréquent il y a trois ou quatre ans. » Eric Gavi, la quarantaine, vit en Seine-Saint-Denis et vient une ou deux fois par mois rendre visite à sa mère à Bordeaux. « Si on ne s’y prend pas un mois à l’avance, on est beaucoup moins sûr de trouver une place sur certains créneaux pris d’assaut, en particulier le week-end. Et les prix peuvent vite flamber ! »

Manque de matériel

Christian Broucaret préside, en Nouvelle-Aquitaine, la Fédération des associations d’usagers des transports (Fnaut). Il assure : « Ce constat de trains souvent bondés et de fréquences insuffisantes n’a rien de conjoncturel : on m’en parle depuis plusieurs mois. Et nous en connaissons les raisons structurelles. Il y a d’abord un problème de matériel. La SNCF a envoyé une quinzaine de rames en Espagne, pour s’implanter sur le marché espagnol qui s’est ouvert à la concurrence. L’autre raison, c’est que l’offre a été logiquement réduite pendant la crise sanitaire, mais n’a pas repris, depuis, dans les proportions d’avant Covid : on est à 14 allers-retours directs quotidiens, contre 18,5 quand la LGV a été mise en service »

Un bon connaisseur de l’économie ferroviaire confirme le chiffre de Christian Broucaret : « Sur la ligne Bordeaux-Paris, cet hiver, on constatait un rythme de 14 allers-retours directs chaque jour. Et l’été dernier, un nombre de sièges offerts de 20 % inférieur à ce qu’il était en 2019, alors que tous les signaux sanitaires étaient au vert. »

« Nous sommes dans une période charnière. Ces derniers mois, passée la vague Omicron, la fréquentation de l’axe Bordeaux-Paris s’est rapprochée de ses ordres de grandeur de 2019 (- 5 %). Et pendant ces vacances de Pâques, la demande a retrouvé son niveau d’avant Covid, explique-t-on à la SNCF. Le nombre de trains est augmenté progressivement. On suit la tendance du marché : depuis le mois d’avril, nous avons ajouté une rame à certaines circulations, soit 3 500 places par jour (pour la semaine). Sur la semaine complète, on a renforcé notre offre de 18 000 places ». La SNCF évoque une fréquence de 19 allers-retours quotidiens « rapides » (un arrêt intermédiaire pour certains), pas tous « directs ».

Moins de « pros »

Sous l’effet de la généralisation du télétravail, la clientèle « pro », la plus rémunératrice, n’est que partiellement revenue. Au premier trimestre, « la mobilité loisirs et occasionnelle repart fort, mais la clientèle professionnelle est toujours inférieure de 50 % à son niveau d’avant Covid », indiquait récemment aux « Echos », à propos des trains à longue distance, Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs.

« On peut se demander si la SNCF ne cherche pas à compenser la perte sur la clientèle pro en remplissant au maximum ses trains, car plus les places sont demandées, plus elles sont chères. On peut aussi s’interroger sur ce que devient l’engagement des 18,5 allers-retours directs, dont on parlait beaucoup, comme d’un marqueur, lors de la mise en service de la LGV, note Christian Broucaret. Il sera intéressant de voir comment la SNCF calibre son offre d’été. » D’autant qu’il faut aussi absorber les milliers d’anciens passagers du vol Mérignac-Orly, supprimé depuis quelques mois pour des raisons environnementales, et au motif qu’il existe une alternative ferroviaire en moins de deux heures trente.

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