C’est dans l’air depuis plusieurs semaines. La moutarde, qui sert à assaisonner les hot dogs, la vinaigrette ou bien la galette saucisse, n’en déplaise aux puristes de cette spécialité rennaise qui la préfèrent nature, est de plus en plus absente des rayons des supermarchés français. Et le prix de ce condiment aurait bondi de 9 % en un an, selon TF1 . La guerre en Ukraine et l’été 2021 au Canada figurent parmi les causes de cette difficulté d’approvisionnement en Europe.
En bocal ou en bouteille, la moutarde est de plus en plus absente des rayons sauces dans les supermarchés en raison d’une conjonction de facteurs défavorables. On fait le point.
Les importations canadiennes divisées par deux en trois ans
C’est du côté du Canada qu’il faut chercher la première cause de pénurie de ce condiment piquant. En avril 2022, BFM TV alertait qu’en raison d’une vague de chaleur ayant frappé ce pays, le producteur le plus important de graines de moutarde au monde, en 2021 le kilo de ces graines nécessaires à la fabrication de la moutarde avait explosé.
La chaîne prévenait alors qu’une « baisse drastique de 28 % [des importations] d’ici juillet 2022 et une rationalisation de ses exportations » était à prévoir. D’autant que la production de graine de moutarde est en déclin depuis 2020 où elle culminait à 135 000 tonnes produites avant de baisser à 99 000 tonnes en 2021 puis d’être estimée à 71 000 tonnes pour cette année.
« Un manque de visibilité à court terme »
Mais si cette pénurie annoncée aurait pu être atténuée en se tournant notamment vers l’Ukraine et la Russie, qui figurent aussi parmi les importateurs les plus importants de ces graines, le conflit qui fait rage sur le sol ukrainien ne permet pas de garantir un stock minimal pour les consommateurs français.
La production est donc en chute libre en France où de nombreux producteurs de moutarde, y compris à Dijon, ville réputée pour la fabrication de ce condiment. « On a un manque de visibilité à court terme. On sait ce qui va nous arriver la semaine prochaine. On ne sait pas pour la semaine d’après », déplore Luc Vandermaesen, directeur général de l’entreprise « Reine Dijon ».
C’est donc vers les producteurs locaux que le secteur de la moutarde tente de se tourner. En Alsace, l’entreprise Alélor peut compter sur une production locale qui couvre 60 % de ses besoins, relate France 3 . Mais ce cas de figure est rare et tire les prix vers le haut. Alors si une vraie pénurie ne devrait pas se produire rapidement, la saison des barbecues pourrait bien avoir des conséquences plus importantes sur les portefeuilles en raison du prix de la moutarde qui ne devrait pas baisser tout de suite.
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