
La crise de l’énergie aura eu raison des vacances d’Olaf Scholz. Trois jours après avoir rejoint la Bavière pour deux semaines de congé, le chancelier allemand a fait un aller-retour à Berlin, vendredi 22 juillet, pour annoncer le sauvetage du groupe Uniper, principal importateur et stockeur de gaz outre-Rhin, menacé d’insolvabilité en raison de la baisse des livraisons de gaz russe.
Négocié depuis des semaines, le plan prévoit l’entrée de l’Etat au capital d’Uniper à hauteur de 30 % et l’octroi d’un prêt public pouvant aller jusqu’à 7,7 milliards d’euros, sous forme d’obligations convertibles en actions. La ligne de crédit dont l’entreprise bénéficie déjà auprès de la banque publique allemande KfW sera par ailleurs portée de 2 à 9 milliards d’euros. « Uniper est une entreprise d’une importance capitale pour le développement économique de notre pays et pour l’approvisionnement en énergie des citoyens », a justifié M. Scholz en présentant ces mesures d’urgence lors d’une conférence de presse à la chancellerie.
Possédé à 80 % par le groupe finlandais Fortum, Uniper subit de plein fouet les conséquences de la guerre en Ukraine. Depuis la mi-juin, l’entreprise ne reçoit plus que 40 % des volumes de gaz négociés par contrat avec le géant russe Gazprom, dont elle est le principal client en Allemagne. Afin de pouvoir continuer à livrer ses clients, le groupe doit non seulement acheter les quantités manquantes sur le marché au comptant, où les prix ont explosé, mais également puiser dans ses propres réserves.
« Le risque est celui d’un Lehman Brothers de l’énergie »
Or, faute de pouvoir répercuter immédiatement cette hausse sur les factures de ses acheteurs, Uniper courait tout droit vers la faillite, ses pertes s’élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros par jour. « Le risque est celui d’un Lehman Brothers de l’énergie », avait averti, fin juin, le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, en référence à la banque américaine dont la chute, en 2008, avait provoqué une crise financière mondiale.
S’il permet de sauver l’entreprise, le plan de sauvetage présenté par M. Scholz ne sera pas sans conséquences sur les consommateurs. Le chancelier allemand ne s’en est pas caché, expliquant qu’Uniper serait autorisé à répercuter sur ses clients les hausses des prix d’achat du gaz « à partir du 1er octobre, voire peut-être dès le 1er septembre ». Pour une famille de quatre personnes, la facture de gaz pourrait être alourdie de 200 à 300 euros par an, a-t-il reconnu.
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