
Il était assis sur un siège éjectable, mais son départ n’en constitue pas moins une surprise, pour ne pas dire un coup de tonnerre. Herbert Diess, le patron aussi emblématique que controversé de Volkswagen (VW), va quitter ses fonctions le 1er septembre, a annoncé le géant allemand de l’automobile, à l’issue d’une réunion de son conseil de surveillance, vendredi 22 juillet. Agé de 63 ans, M. Diess aura pour successeur Oliver Blume, 54 ans, l’actuel président du directoire de Porsche, l’une des douze marques du groupe VW.
Le communiqué annonçant le départ de M. Diess a beau préciser que celui-ci a été décidé « d’un commun accord », la formule ne doit pas faire illusion. Arrivé à la tête de VW au printemps 2018, cet homme réputé pour son parler cassant et son management rugueux était sur la sellette depuis plus de deux ans.
« Casser les vieilles structures encroûtées »
En juin 2020, déjà, il avait sauvé son poste de justesse après avoir dû présenter des excuses pour avoir accusé certains membres du conseil de surveillance d’avoir « illégalement » fait fuiter des informations dans la presse. Six mois plus tard, il avait mis le groupe en émoi en publiant une longue tribune sur le réseau social LinkedIn sous le titre : « C’est ainsi que nous changeons Volkswagen. » Dans ce texte au vitriol, il déplorait notamment de n’avoir pas réussi à « casser les vieilles structures encroûtées » de l’entreprise, « notamment au siège du groupe, à Wolfsburg » (Basse-Saxe). La charge avait été particulièrement peu appréciée par le très puissant Betriebsrat, le comité d’entreprise des salariés du groupe, contrôlé par le syndicat IG Metall.
Une nouvelle tempête avait éclaté en septembre 2021 quand, lors d’une réunion du conseil de surveillance, M. Diess avait laissé entendre qu’il y avait 30 000 emplois en trop dans le groupe, qui en compte 660 000 dans le monde, dont environ la moitié en Allemagne. Devant l’émotion suscitée par ses propos, il avait dû préciser qu’il s’agissait seulement d’un « scénario extrême », dans le cas où l’entreprise ne réussirait pas à achever sa transformation vers l’électrique et le numérique, principale mission pour laquelle cet ancien de BMW avait été choisi pour diriger la marque Volkswagen, en 2015, puis le groupe, trois ans plus tard.
Toujours à l’automne 2021, son image s’était encore dégradée lorsqu’il avait annoncé qu’il ne participerait pas à une assemblée du personnel pour se rendre à un rendez-vous avec des investisseurs aux Etats-Unis. S’il avait finalement fait machine arrière, cet épisode avait un peu plus contribué à dégrader ses relations avec l’incontournable comité des salariés et leur nouvelle présidente, Daniela Cavallo, première femme nommée à ce poste hautement stratégique, en fonctions depuis le printemps 2021.
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