« La livre est dans une situation incroyablement préoccupante » ; « La livre sterling est en danger. » Autant de formules utilisées lundi 26 septembre par des économistes et des investisseurs pour traduire leur angoisse en pleine chute de la monnaie britannique, après l’annonce vendredi 23 septembre du coûteux plan de soutien du gouvernement de Liz Truss à l’économie (plus de 100 milliards de livres !). De fait, la livre a chuté de près de 5 %, lundi, pour s’échanger en dessous de 1,06 dollar. Au total, elle a perdu 20 % de sa valeur depuis le début de l’année.
L’inflation à son taux le plus élevé depuis 40 ans
Cette baisse grève surtout les finances des ménages. Concrètement, le prix du pétrole étant fixé en dollars, une livre faible entraînera un plein d’essence plus cher. C’est également le cas pour le gaz. L’ensemble de ces augmentations aura pour conséquence de faire grimper l’inflation, qui est déjà à son taux le plus élevé depuis quarante ans et atteindra 13 % sur un an en octobre.
Le coût des emprunts du gouvernement britannique a également connu une forte hausse lundi, passant au-dessus de 3,8 %, un niveau jamais observé depuis 2011. Par comparaison, en 2021, le taux avait fini à moins de 1 %.
Nombreuses critiques
Les critiques enflent face au package confus « baisse d’impôts plus relance » de l’exécutif. L’opposition fustige « l’échec » du nouveau gouvernement à « répondre à la crise du coût de la vie ». « Pas de prévisions économiques, pas d’évaluation de l’impact des larges concessions (fiscales) sur l’emprunt public », a condamné, de son côté, l’ex-membre de la Banque d’Angleterre Andrew Sentence. « C’est très dommageable pour la réputation du Royaume-Uni en tant que nation responsable d’un point de vue budgétaire », a-t-il ajouté.
La Banque d’Angleterre, qui a promis lundi soir de « suivre de près » l’évolution de la livre, s’est contentée de promettre d’agir « à sa prochaine réunion », en novembre. En attendant, la banque centrale a d’ores et déjà annoncé procéder à un « stress test », histoire de savoir si les banques pourront supporter les chocs à venir…
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