
Malgré les pressions croissantes du gouvernement, le mouvement de grève pour les salaires chez TotalEnergies, qui dure depuis 15 jours et provoque des pénuries dans plus d’un tiers des stations-service de France, a été reconduit lundi jusqu’à mardi et étendu directement à une quinzaine de stations-service autoroutières du réseau Argedis, filiale de TotalEnergies. Une réunion d’urgence avec plusieurs ministres était organisée lundi soir à Matignon.
Le mouvement s’étend
En dépit d’appels répétés du gouvernement à négocier sur les salaires et à cesser les blocages, la CGT et la direction de TotalEnergies ne sont pas parvenues à s’entendre. La grève se poursuit aussi dans les deux raffineries françaises d’Esso-ExxonMobil, après une réunion avec la direction qualifiée de « non-concluante » par Christophe Aubert, délégué syndical central CGT. Elle a même fait tache d’huile dans une quinzaine de stations-service autoroutières du réseau Argedis, filiale de TotalEnergies.
À 18 heures lundi, 29,4 % des stations-service étaient en difficulté au niveau national (contre 29,7 % à 15 heures dimanche), a indiqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. « Si une légère amélioration est constatée dans les Hauts-de-France, passant de 54,8 % hier à 48,4 % aujourd’hui, et en Île-de-France, passant de 44,9 % hier à 33,9 % aujourd’hui, d’autres difficultés apparaissent sur le territoire, y compris dans des zones qui ne sont pas concernées par le mouvement social en cours comme la façade Atlantique », indique le ministère dans un communiqué.
Selon Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité européen TotalEnergies, 15 stations-service du réseau Argedis « seront fermées » ce mardi. Les stations de Paisy (A6, Rhône), Montluel (Ain), Ceignes (autoroute A40, Ain), Lançon-Provence (A7, Bouches-du-Rhône), seront notamment touchées, ainsi que d’autres en région parisienne, près de Rouen et dans la région de Strasbourg.
Le coup de pression de Macron
Trois jours après être intervenu depuis Prague, Emmanuel Macron a de nouveau appelé ce lundi les directions des groupes pétroliers et les syndicats à « la responsabilité ». « Le blocage, ce n’est pas une façon de négocier », a jugé le président, souhaitant « qu’une issue puisse être trouvée », et « une conclusion rapide des négociations ». « J’appelle l’ensemble des entreprises concernées et les salariés à un esprit de responsabilité », a-t-il ajouté, au cours d’un déplacement à Château-Gontier (Mayenne).
« Les négociations salariales sont toutes légitimes et il ne m’appartient pas d’en juger. Mais il faut qu’elles (les parties) trouvent une conclusion pour que ce ne soit pas nos compatriotes qui en soient les victimes », selon lui. Car, a-t-il poursuivi, « il ne faut pas qu’on soit dans un pays où on considère que c’est au gouvernement de tout faire ». « Je vous entends chaque jour dire il faut du dialogue social, il faut du dialogue social » et « c’est un peu facile de dire que, dès qu’il y a un problème, c’est la faute du président de la République, de la Première ministre ou des ministres ».
« J’ai demandé à la Première ministre et aux ministres compétents d’échanger avec les responsables concernés, les entreprises et les syndicats », a-t-il ajouté, en estimant que le gouvernement avait « eu raison de faire pression sur tous les acteurs ».
Borne et quatre ministres se réunissent en urgence
À 21 heures, justement, Élisabeth Borne réunissait quatre ministres pour « faire le point sur l’état des discussions » entre les entreprises et les syndicats. « Je souhaite que la situation se rétablisse le plus rapidement possible », a déclaré la Première ministre aux médias depuis Alger, où elle effectuait un déplacement, accompagnée d’une délégation de 15 ministres.
Interrogée sur la possibilité de réquisitions pour assurer un approvisionnement, la cheffe du gouvernement a répondu qu’elle ferait le point « sur l’état des discussions et la façon dont on peut assurer aux Françaises et aux Français qu’il y aura bien un réapprovisionnement le plus rapide possible des stations-service ». « C’est dans la négociation (…) qu’on doit pouvoir trouver une solution, et non pas en bloquant le pays et les Français », a-t-elle encore plaidé.
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