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EDF attend son nouveau patron, entre espoir et doutes - Le Monde

Luc Rémont, le nouveau patron d’EDF, à Paris, le 26 octobre 2022.

A peine en poste, il fait déjà passer les messages. Luc Rémont s’apprête à prendre officiellement les rênes du groupe EDF, ce jeudi 24 novembre, après une nomination en conseil des ministres mercredi. Il entamera sa première journée sur le site de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), là où un troisième réacteur est en construction. « Une façon de dire que la production nucléaire est au cœur des enjeux », souffle-t-on en interne, alors qu’un grand nombre de déplacements sont déjà prévus, y compris en Angleterre et en Italie.

Mardi matin, autre message, autre signal, l’ancien haut cadre de Schneider Electric était à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) aux côtés de Jean-Bernard Lévy, son prédécesseur, lors d’une visite conjointe dans un centre de contrôle électrique stratégique pour éviter les coupures cet hiver. Une façon là encore de tenter de se démarquer. « En plus de vingt ans, EDF n’a pas eu de passation de pouvoir apaisée et constructive. Or c’est important vis-à-vis des équipes », entendait-on dans son entourage.

Luc Rémont manie déjà les symboles. Il s’en doute, ses premières actions, mais aussi les suivantes, vont être passées au crible. D’abord à l’extérieur de l’entreprise, où la France, mais aussi l’Europe scrutent les moindres soubresauts du parc nucléaire français – dont la production est historiquement au plus bas – dans l’espoir de passer un hiver sans encombres au plan électrique. Ensuite en interne, où l’on attend de pied ferme le nouveau patron.

Résister aux « oukases du gouvernement » ?

Quelles seront les intentions du gouvernement, une fois le groupe nationalisé ? Luc Rémont ne sera-t-il qu’un simple exécutant ou défendra-t-il les intérêts du groupe face à l’Etat ? Beaucoup s’interrogent, certains n’hésitant pas à convoquer l’exemple de Marcel Boiteux, ancien président et figure emblématique du groupe, qui a fêté ses 100 ans cette année. « Dans les années 1970-1980, il n’a eu de cesse de défendre les intérêts du groupe contre les oukases du gouvernement. Luc Rémont en sera-t-il le digne héritier ? » , se demande Alexandre Grillat, secrétaire national CFE-CGC Energies.

A priori, le nouveau PDG devrait rencontrer les organisations syndicales au plus vite. « Espérons que ce soit pour évoquer le dialogue social, et non pas pour poser sur la table un projet de démantèlement », s’inquiète Fabrice Coudour, hydraulicien et secrétaire fédéral de la FNME-CGT en Savoie, car « les nouvelles que l’on entend ne sont pas des plus rassurantes ». Le 9 novembre, la publication d’un rapport parlementaire, évoquant un tel projet, a fait resurgir le spectre d’une séparation controversée des activités nucléaires, hydroélectriques et renouvelables, comme le gouvernement avait tenté de l’imposer en 2020-2021 – c’était le « projet Hercule ».

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