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«Panier anti-inflation» : à quoi pourrait ressembler ce dispositif sur lequel travaille le gouvernement ? - Le Figaro

FOCUS - Actuellement en discussion avec les acteurs de la grande distribution, il s'inspire directement d'une mesure adoptée en novembre par la Grèce.

Parmi les pistes à l'étude pour amortir les effets de l'inflation, qui a renoué en 2022 avec des niveaux inédits depuis les années 1980, «l'une des possibilités, c'est d'avoir un panier de produits de première nécessité d'une vingtaine de produits, que la grande distribution s'engagerait à vendre presque à prix coûtant», a indiqué le ministère du Commerce. «L'idée, c'est d'avoir un socle de produits de première nécessité dont les prix sont les plus bas possible», précise-t-on de même source. «Ça va de l'hygiène bébé à l'hygiène adulte, aux produits laitiers, aux produits frais, aux pâtes...», énumère l'entourage de la ministre Olivia Grégoire.

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Mais «on est aux prémices des discussions», insiste le gouvernement qui attend les premiers retours du groupe Leclerc et de la Fédération du Commerce et de la Distribution. L'exécutif indique également que la mise en place du panier anti-inflation passera plutôt par des engagements volontaires des distributeurs que par des dispositions législatives ou réglementaires.

S'il voit le jour, le dispositif s'appliquera à «une vingtaine de références sur 20.000 à 30.000 références en magasin», ce qui ne devrait pas pénaliser excessivement les marges des distributeurs, souligne le ministère. Ce panier sera spécifique à chaque enseigne, et des équivalences devront être trouvées. Par exemple, s'il contient une viande blanche, les marques pourront proposer de la dinde, du poulet ou du porc à prix coûtant. «Tout le monde pourra en bénéficier, mais il faudra acheter l'entièreté du panier», complète le ministère du Commerce. Pour l'heure, «il n'y a pas d'échéance particulière» même s'il «faut une réponse rapide à l'inflation», souligne l'exécutif.

Une mesure inspirée du gouvernement grec

Le gouvernement en convient, cette mesure s'inspire directement de celles de nos voisins européens. Alors que l'inflation était de 8,5% en novembre, la Grèce a mis en place un panier de 51 produits à des prix plus bas pour faire face aux pressions inflationnistes. En vigueur jusqu'à fin mars, il contient des produits d'alimentation (pain, sucre, café...), des aliments pour bébé, des produits d'hygiène ou encore des références de nettoyage. L'objectif était aussi de lutter contre «des phénomènes de spéculation». Le gouvernement conservateur grec a imposé aux chaînes de supermarché de mettre en avant ces produits dans leurs publicités sur internet ou sur des tracts. À la différence de la France, ce dispositif a été inscrit dans la loi grecque et les acteurs récalcitrants risquent une amende de 5000 euros s'ils ne respectent pas le mécanisme.

Deux mois après sa mise en place, le panier semble avoir porté ses fruits. Selon le journal en ligne économique grec, newmoney.gr, il a permis de stabiliser et de limiter la hausse des prix. Par exemple, le prix du lait a stagné en novembre et décembre alors qu'il augmentait de 3% chaque mois. Sur un an, sa hausse s'établit ainsi à 26%, contre 30% si le panier n'avait pas été mis en place. Même observation pour les coûts de la farine et des céréales, qui ont baissé de 2,5% en novembre et décembre, établissant la hausse à 33% contre 40% attendus.

Un panier qui n'a «rien à voir avec le chèque alimentaire»

En tout état de cause, le panier anti-inflation n'a «rien à voir avec le chèque alimentaire», un dispositif que le gouvernement français a plusieurs fois tenté de mettre en place avant de renoncer face à la complexité de cibler cette aide sur certains publics. Les discussions interviennent alors que les distributeurs sont vent debout contre une proposition de loi déposée par un député de la majorité à l'Assemblée.

Destiné à rééquilibrer les négociations commerciales annuelles entre fournisseurs et distributeurs, le texte est accusé par ces derniers d'encourager l'inflation. Dimanche, la plupart des grandes enseignes de la distribution ont publié un communiqué commun dénonçant une proposition de loi qui alimenterait «dramatiquement et durablement» la hausse des prix. De son côté, le patron de la CFDT Laurent Berger a estimé ce lundi matin sur Franceinfo que cette mesure était «un bon angle d'attaque». «La grande distribution a beaucoup d'efforts à faire», a-t-il estimé, ajoutant toutefois qu'il ne faut pas que ce soit «stigmatisant» pour les ménages les plus modestes.

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