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Cabas moins remplis, premiers prix plébiscités, poisson sacrifié… comment l'inflation s'illustre au quotidien - Le Monde

En 2021, l’emprise de l’épidémie de Covid-19 a commencé à décliner, mais celle de l’inflation s’est installée : forte demande due à la reprise économique, offre amoindrie par plusieurs confinements mondiaux, chaînes de distribution à relancer… Un an plus tard, la guerre en Ukraine a ajouté une pression sur les prix de l’énergie et de nombreuses matières premières. Et, à la fin de 2022, les industriels de l’agroalimentaire ont décidé de restaurer leurs marges lors des négociations avec les distributeurs.

En conséquence, les prix ont augmenté d’environ 15 % en un an pour les biens alimentaires, une tendance confirmée par les chiffres provisoires de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour avril.

Comment un tel niveau d’inflation – inédit depuis les années 1980 – se manifeste-t-il au quotidien ? Quelles sont les répercussions pour les consommateurs ?

Baisse de la consommation alimentaire en volume

En temps normal, la consommation alimentaire augmente d’environ 1 % par an. Ces derniers mois, elle a reculé et se situe désormais au niveau de 2007, après une succession de coupes franches réalisées par les ménages dans leurs achats.

La flambée des prix a commencé à rogner les volumes des biens alimentaires consommés, notamment pour les plus pauvres, dont la part des dépenses consacrées à la nourriture est beaucoup plus importante que celle des plus aisés.

L’année 2022 a enregistré une baisse de la consommation alimentaire de 4,6 %, soit le plus important recul depuis le début de ces séries statistiques, en 1960. Auparavant, seule une année (2021) avait connu une évolution négative (− 0,8 %), quand les Français avaient cessé de prendre tous leurs repas chez eux en retournant au restaurant.

Une enquête de l’Insee menée en décembre 2022 illustre les changements récents dans les habitudes de consommation : « Pour faire des économies sur l’alimentation, les ménages font principalement le choix de consommer moins (…), par exemple, en achetant moins souvent de la viande, ou des plus petites portions, ou en n’achetant plus certains produits du tout. » Autres solutions : changer d’enseigne ou descendre en gamme.

Report sur les marques distributeurs

De plus en plus, les consommateurs se replient vers les produits au pied des rayons. Les marques distributeurs ou marques propres, qui dépensent très peu en publicité, marketing, recherche et développement, peuvent, en effet, offrir des prix compétitifs pour le segment « classique », voire cassés pour le segment « premier prix ». En moyenne, ces produits coûtent 25 % à 30 % moins cher que les marques dites « nationales ».

« Les volumes des marques distributeurs classiques progressent de 0,2 % au premier trimestre et ceux des premiers prix de 13,3 % », décrit le centre d’études Circana (ex-IRI). A l’inverse, les marques nationales voient leurs volumes se contracter de 4,2 %. Résultat des courses pour les producteurs-distributeurs, qui ont rempli leurs « paniers anti-inflation » de produits « maison », le chiffre d’affaires de ce segment est florissant.

L’exécutif a demandé aux acteurs de l’agroalimentaire et de la grande distribution de retourner à la table des négociations en juin, pour tenir compte d’une baisse des matières premières. Si les négociations prenaient le chemin d’une modération des prix, les marques distributeurs pourraient voir leur attrait diminuer auprès des consommateurs dans la deuxième partie de l’année.

Des achats sacrifiés, comme le poisson

S’il est un domaine des produits alimentaires du quotidien, hormis ceux considérés comme luxueux (foie gras, asperge, champagne…), où les Français se restreignent, c’est la poissonnerie. Après deux années de Covid-19 positives pour le secteur, l’appétit s’est calmé en 2022, les consommateurs ayant été rafraîchis par la flambée des prix, due notamment à la cherté du carburant pour sortir en mer et à celle de l’alimentation pour les poissons d’élevage.

L’envol des prix se fait sentir tant pour le poisson frais que pour le poisson surgelé, ce dernier ayant des coûts supplémentaires de consommation d’énergie pour maintenir des produits à − 18 °C.

Les économies que les consommateurs essaient de faire sur leur chariot de course est « particulièrement perceptible pour les protéines animales », résume Kantar. L’entreprise d’étude de marché a ainsi calculé que les achats en poissonnerie avaient reculé de 13,7 % en volume au premier trimestre, quand la viande accuse une baisse de 7 %.

De fait, en dépit d’excellents résultats portés par l’inflation alimentaire, les grandes surfaces ne parviennent pas à tirer parti du rayon poissonnerie, dont le chiffre d’affaires était même négatif en mars (− 1,6 %), rappelle Circana. Dans certaines grandes surfaces, le stand poissonnerie, autrefois ouvert toute la journée, ne l’est plus que trois jours en fin de semaine et uniquement le matin.

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