Publié le 11 avr. 2023 à 17:56Mis à jour le 11 avr. 2023 à 18:23
Après quatre jours d'interruption liés au week-end de Pâques, les indices boursiers ont repris leur marche vers le haut. Les traces des turbulences de la crise bancaire du mois dernier sont effacées. L'inflation et son corollaire, le resserrement des politiques monétaires, déjà oubliés. Quant à la récession, de plus en plus probable aux Etats-Unis, elle est superbement ignorée.
A Paris, le CAC 40 a ainsi battu son record historique de 7.376 points, atteint le 5 janvier 2022 en clôture. Il a dépassé les 7.403 points en séance, un record absolu, avant de terminer à 7.390,28 points. Il lui aura fallu cinq tentatives . Lors de l'une d'entre elles, le 6 mars dernier, par exemple, l'indice parisien avait atteint les 7.401 points en séance. Mais le lendemain, les difficultés des banques régionales américaines entraînaient la planète finance dans la pire panique bancaire depuis la crise de 2008 .
Le CAC 40 est, il est vrai, avantagé par son profil diversifié et par le poids de ses géants du luxe, qui peuvent imposer leurs prix, dans un environnement inflationniste. Et TotalEnergies, la major pétrolière française, profite pleinement du regain de vigueur des cours de l'or noir. La performance boursière du groupe contribue très largement au retour de l'indice parisien à ses sommets historiques.
Fin du cycle de resserrement monétaire
Mais surtout, les investisseurs saluent déjà la fin du cycle de resserrement monétaire le plus violent de ces quarante dernières années. Peut-être un peu vite, selon certains. Dans l'environnement actuel, toute pause dans la remontée de ses taux par une banque centrale de la planète est interprétée comme un signal avancé. Il est vrai que le ton des instituts monétaires s'adoucit. Mardi, la banque centrale de Corée du Sud a maintenu son taux directeur à 3,5 % après avoir déjà opté pour un statu quo en février.
La hausse de 25 points de base des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) attendue en mai sera-t-elle la dernière ? Peut-être. En revanche, bon nombre d'économistes doutent que les anticipations de baisse de taux pour la deuxième partie d'année se réalisent. Quant à la BCE, elle ne devrait pas abandonner la partie si facilement . La publication de l'évolution des prix à la consommation et à la production aux Etats-Unis, mercredi et jeudi, ainsi que de l'inflation allemande pour le mois de mars, jeudi, permettra peut-être d'y voir plus clair sur la suite.
Equilibre instable
En attendant, comme l'indique Axel Botte dans une note d'Ostrum, « l'équilibre des marchés financiers est intrinsèquement instable car il repose sur une hypothèse de baisse des taux de la Fed de quelque 100 points de base dès cette année. » Autrement dit, sur des hypothèses exclues par les banquiers centraux eux-mêmes.
Aux Etats-Unis, où l'indice des 500 plus grandes capitalisations américaines - le S&P 500 - est en hausse de plus de 7 % depuis le début de l'année, les nuages s'amoncellent. « La récession économique n'est pas encore là, mais celle des profits est déjà présente comme devraient le montrer les résultats du premier trimestre », indique Christophe Foliot, gérant actions américaines chez Edmond de Rothschild AM. La saison des publications qui s'ouvre cette semaine pourrait aider les investisseurs à revenir sur terre.
Baisse des bénéfices
Les bénéfices du premier trimestre 2023 des sociétés du S&P 500 devraient enregistrer un recul de 6,6 % par rapport à la même période de l'année dernière, selon le consensus des analystes. Si ces anticipations se réalisent, il s'agira de la plus forte baisse des bénéfices depuis le deuxième trimestre 2020 (-31,8 %), c'est-à-dire depuis le coup d'arrêt lié au Covid.
« Même si les entreprises publient la plupart du temps des résultats « supérieurs aux attentes », les profits devraient, cette fois, pour la première fois depuis longtemps ressortir en baisse », poursuit Christophe Foliot. Avec des mauvaises surprises à craindre du côté de secteurs jusque-là épargnés, comme la tech par exemple. Déjà, les ventes de PC ont reculé de 30 % au premier trimestre. Depuis le début de l'année, 90 % des gains du S&P 500 sont imputables à une vingtaine de valeurs.
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