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L’inflation provoque « un tsunami de déconsommation », selon le patron de Carrefour (Alexandre Bompard) - La Tribune.fr

Convoqués à Bercy mercredi, les distributeurs auront, eux aussi, leur mot à dire. A la veille d'une rencontre avec le ministre de l'Economie, le PDG de Carrefour a déclaré mardi qu'il demanderait à Bruno Le Maire « un moratoire » sur l'application de la loi Descrozaille, qui encadre les promotions de certains produits et doit entrer en vigueur en mars 2024.

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 « Je vais lui demander un moratoire d'un an sur l'application de la loi Descrozaille » votée en mars dernier et « qui conduit (les distributeurs) à devoir limiter les promotions dans la droguerie, pour les produits de soins et d'hygiène à 34% », a-t-il développé au micro de France info.

« Aujourd'hui, je peux vendre une lessive à 50 ou 60% de promotion », a-t-il expliqué. Mais dès l'application de cette « mauvaise loi » comme il la qualifie, Carrefour comme les autres distributeurs seront « obligé(s) de se limiter à 34% ». Or, Alexandre Bompard a déploré que les consommateurs, frappés par l'inflation, se privent de produits « essentiels » tels que « les protections féminines, les couches, le dentifrice » qui accusent des baisses de vente « à deux chiffres ».

La loi Descrozaille « ne bénéficie qu'à trois grandes multinationales mondiales », a estimé le PDG, qui a cité Procter & Gamble, Henkel et Unilever.

Prix élevés

Alexandre Bompard a justifié sa position en alertant sur une baisse de la consommation en France, notamment sur les produits de première nécessité en raison des prix élevés.

« C'est un tsunami de déconsommation. Quand l'essentiel n'est plus accessible, il faut agir vite », a-t-il, évoquant une inflation alimentaire à 20% sur deux ans.

Selon Alexandre Bompard, le maintien de la hausse des prix dans les rayons est également liée aux industriels qui cherchent à « gagner du temps » en refusant de renégocier malgré le repli des cours des matières premières.

« Les baisses de cours, elles ont commencé maintenant pour certaines, il y a 9 mois. Les industriels ont décidé, c'est leur choix, de ne pas répercuter les baisses », a-t-il dit.

« C'est un choix, j'allais dire économique, de ne pas accompagner les baisses de cours de matière première en disant au fond la renégociation, elle aura lieu comme elle devait avoir lieu en mars prochain, on va gagner un peu de temps », a-t-il ajouté.

Industriels et distributeurs convoqués à Bercy

Porté par le député Renaissance Frédéric Descrozaille, le texte a été décrié par les distributeurs, un des points de crispation principaux portant sur le plafonnement à 34% des promotions « chocs » sur les produits non alimentaires. Il a même été jugé « irresponsable et inflationniste » par la fédération patronale de la grande distribution, la FCD. Députés et sénateurs avaient toutefois maintenu le plafonnement, mais en acceptant d'en décaler l'entrée en vigueur au 1er mars 2024.

Distributeurs et industriels sont à nouveau invités à Bercy cette semaine, mercredi matin pour les distributeurs, jeudi pour les industriels, « pour leur demander de prolonger leurs opérations, qui ont fonctionné », a dit Bruno Le Maire lundi sur France Inter. Le gouvernement prévoit de demander d'« élargir à un plus grand nombre de produits » les opérations promotionnelles, et espère convaincre davantage d'industriels de s'engager sur une « baisse des prix ». Dans le cas contraire, « on entre dans la période du budget », attendu fin septembre, « nous avons des instruments à notre disposition pour que chacun joue le jeu », a précisé Bruno Le Maire.

Des prix alimentaires élevés

Les industriels expliquaient avant l'été s'être engagés à un « effort », généralement sous forme de promotions temporaires, sur le prix d'« à peu près 1.000 produits » de grandes marques. Lundi, le troisième acteur du secteur de la distribution alimentaire, Intermarché, a annoncé renforcer « significativement son combat pour la défense du pouvoir d'achat en proposant "1.000 produits pouvoir d'achat" jusqu'à la fin de l'année », alors qu'il vendait depuis mars « 500 produits anti-inflation ».

Avant les industriels, les supermarchés s'étaient de leur côté engagés mi-mars, dans le cadre d'une opération commerciale peu contraignante nommée « trimestre anti-inflation » - depuis prolongée -, à vendre une sélection de produits laissée à leur discrétion, au « prix le plus bas possible ».

Selon l'Insee, les prix dans l'alimentaire étaient en juillet 12,7% plus élevés qu'un an plus tôt, soit un léger ralentissement par rapport à juin (+13,7%). « L'inflation sera durable, et c'est un paramètre nouveau qu'il va falloir prendre en compte », a observé Dominique Schelcher, PDG du 4e acteur de la distribution française, Système U, dans une tribune publiée lundi sur LinkedIn.

(Avec AFP et Reuters)

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