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Télétravail: ces entreprises qui font marche arrière - BFM Business

Aux Etats-Unis, de plus en plus d'entreprises mettent en doute les bienfaits du télétravail sur la productivité et somment leurs salariés de revenir au bureau.

Démocratisé pendant la pandémie de Covid-19, le télétravail est venu bouleverser l’organisation des entreprises. Mais trois ans après, l’engouement semble être quelque peu retombé. Au moins du côté des employeurs.

Aux Etats-Unis, les cas d’entreprises qui décident de faire marche arrière se multiplient. Dernier exemple en date: Amazon. Le géant américain a récemment envoyé un email d’avertissement aux salariés qui venaient moins de trois jours par semaine au bureau, priant ces derniers d’être plus présents à l’avenir. Ce rappel à l’ordre n’a pas été bien accueilli par les employés dont certains ont débrayé pour protester contre ce retour forcé dans les locaux de l’entreprise.

De retour à la tête de Disney fin 2022, Bob Iger a lui aussi appelé ses salariés à revenir en présentiel: "Je prévois de passer beaucoup de temps au bureau (…) et j’espère ne pas me sentir seul", expliquait-il en janvier dernier, avant de demander dans une lettre adressée aux employés de considérer "les journées du lundi au jeudi comme des journées en présentiel". Pour le dirigeant, "rien ne peut remplacer la capacité de se connecter, d’observer et de créer avec des pairs qui vient du fait d’être physiquement ensemble, ni l’opportunité de se développer professionnellement en apprenant des leaders et des mentors".

Les géants américains sur la même ligne

En incitant ses collaborateurs à revenir au bureau, le groupe de divertissement suit un mouvement déjà engagé par d’autres géants américains comme Google, Snap, Uber ou encore Tesla. Il y a un an, Elon Musk, directeur général du constructeur, mettait en garde ses employés: "Toute personne qui souhaite faire du travail à distance doit être au bureau pour un minimum (et je dis bien un minimum) de 40 heures par semaine ou quitter Tesla".

Plus récemment, le fondateur de ChatGPT, Sam Altman, est allé jusqu'à qualifier le développement du télétravail comme "la pire erreur commise par l’industrie technologique". Même le leader de la visioconférence, Zoom, dont l’activité a été boostée par l'essor du télétravail a sommé ses employés de revenir au bureau. Alors qu’elle fonctionnait presque exclusivement avec le télétravail, l’entreprise contraint désormais ses salariés vivant à moins de 80 kilomètres d’un de ses bureaux à s'y rendre au moins deux jours par semaine.

Le géant de la publicité Publicis n'a quant à lui pas hésité à menacer ses collaborateurs: s’ils ne sont pas présents au moins 3 jours par semaine, il y aura dorénavant des conséquences sur les augmentations de salaires, les versements de primes et les opportunités de promotion.

La productivité baisserait au-delà de 2 jours de télétravail par semaine

Si de plus en plus d’employeurs demandent à leurs employés de revenir au bureau, c’est essentiellement pour une question de productivité. Même si l’impact du télétravail sur l’efficacité des salariés est encore mal connu. Plusieurs études ont été publiées sur le sujet mais avec des résultats contradictoires, certaines affirmant que le travail à domicile améliore les performances en raison d’une meilleure concentration et d’une plus grande satisfaction au travail, d’autres dressant le constat inverse.

Le Forum mondial de l’OCDE sur la productivité s’est penché sur le sujet pour tenter d’y voir plus clair. Menée en ligne auprès de dirigeants et d’employés de 25 pays, son enquête lancée dès 2020 affirme dans un premier temps "qu’une forte adoption du télétravail et une productivité élevée ne sont manifestement pas incompatibles".

L’étude explique toutefois que ce sont dans les entreprises les plus innovantes en matière de pratique managériale que le travail est plus répandu et que la productivité est la meilleure.

Mais dans la plupart des cas, la productivité en télétravail ne serait pas constante. Elle s’améliorerait durant les premiers jours avant de chuter à mesure que croît l’intensité du télétravail. Plus précisément, la productivité progresserait pour atteindre un pic entre un et deux jours de télétravail dans la semaine. Au-delà, elle reculerait à nouveau. Dit autrement: le télétravail peut améliorer la productivité des salariés, à condition qu'il ne soit pas excessif.

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