L’économie européenne est en train de ralentir sérieusement et les dernières prévisions de la Commission, publiées lundi 11 septembre, font état de ce coup de frein. L’exécutif communautaire mise désormais sur une croissance de 0,8 % (contre 1 % lors de ses prévisions de printemps, en mai) en 2023 et de 1,4 % en 2024 (contre 1,7 %). La zone euro n’échappe pas à cette révision à la baisse : le produit intérieur brut (PIB) devrait y augmenter de 1 % en 2023 et de 1,3 % en 2024.
Alors que la guerre en Ukraine se prolonge, l’Union européenne (UE) peine à sortir de sa torpeur. L’inflation heurte de plein fouet la consommation des ménages. Certes, la hausse des prix a ralenti ces derniers mois, alors que la flambée de l’énergie s’est éloignée : elle a atteint en juillet 5,3 % en juillet, enregistrant un recul de moitié par rapport aux 10,6 % enregistrés en octobre 2022. Mais cela n’a pas suffi à relancer la demande intérieure.
A en croire la Commission, les prix de l’énergie devraient repartir légèrement à la hausse en 2024, à cause de l’évolution du marché du pétrole. La hausse des salaires, sur un marché du travail européen très robuste, devrait également participer de ce mouvement.
En panne
A l’inverse, la relative normalisation des chaînes de production, qui ont connu de fortes pénuries après la crise liée à la pandémie de Covid-19, et l’agression russe devraient contribuer à modérer l’inflation. Ainsi que la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne (BCE).
Dans ce contexte, la Commission anticipe désormais, en Europe, une inflation de 6,5 % en 2023 (5,6 % dans la zone euro) et de 3,2 % en 2024 (2,9 % dans la zone euro), un niveau supérieur de 0,1 point à ce qu’elle avait pronostiqué en mai.
De manière générale, ajoutent ses experts, « la restriction de la politique monétaire fait sentir ses effets » sur les investissements et donc sur l’économie en général. Ils évoquent « une faiblesse continue dans l’industrie et une perte de vitesse dans les services », malgré un été propice au tourisme. L’économie européenne ne peut pas non plus compter sur la demande du reste du monde, alors que la Chine n’a pas renoué avec son dynamisme d’avant-Covid-19.
Dans ce contexte, l’Allemagne, dont le modèle économique reposait largement sur les bas prix du gaz russe et le dynamisme de la demande chinoise, est en panne. En 2003, l’activité devrait s’y contracter de 0,4 %, avant d’augmenter de 1,1 % en 2025.
« La magnitude des chocs subis »
La France s’en sort mieux, qui devrait voir son PIB progresser de 1 % cette année et de 1,2 % l’an prochain. La Commission rappelle que « le pouvoir d’achat des ménages [y] a été préservé grâce aux mesures de soutien du gouvernement, des salaires dynamiques et un marché du travail favorable ». Mais elle pointe que les Français restent frileux, comme en témoigne l’envolée de leur taux d’épargne, au détriment de leur consommation.
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