Rien n’est encore joué et des surprises sont toujours possibles. Mais selon nos informations, trois offres auraient été déposées pour la reprise des magasins du Groupe Casino. Sans surprise, Auchan et Intermarché auraient déposé ce samedi 16 décembre 2023 une offre commune pour la reprise des hypermarchés et supermarché. Le montant serait supérieur à celui indiqué (1 milliard d’euros) il y a quelques jours par LSA (il serait proche de 1,2 milliard d'euros). Ensuite, Lidl et Carrefour aurait chacun fait une offre d’achat. Mais cette offre ne serait pas commune. D’un côté, Carrefour aurait fait part de son intérêt pour des hypermarchés (combien?) alors que le nom de Leclerc circulait souvent ces derniers jours. Et, surprise, Carrefour se serait aussi positionné sur la proximité du Groupe Casino (qui, jusqu’ici, n’est pas officiellement à vendre). Et certains évoquent même une offre de Carrefour sur des supermarchés (pas la totalité). De son côté, Lidl se serait avancé sur les supermarchés. Ces deux offres additionnées feraient une somme d'achat proche de 2 milliards d'euros. A noter que certains observateurs avancent l’idée que Bercy serait « étonné » de l’information de vendredi dernier de la « La Lettre » affirmant que Lidl serait accompagné d’un fonds d’investissement, SCP, basé à Londres et dont un des propriétaires serait un oligarque russe. SCP qui serait proche de la famille Schwarz (donc des propriétaires de Lidl) et qui aurait déjà investi dans le retail en Allemagne et sans grand succès (faillite des magasins Real).
Le suspense est donc toujours complet sur l’avenir des enseignes du Groupe Casino (qui n'a pas répondu à nos questions). Il reste notamment à savoir si une autre offre peut encore se déclarer et, surtout, laquelle de ces 3 offres est la mieux disante socialement pour les magasins, les entrepôts et les sièges sociaux. Avec également la question des industriels Français qui livrent ces magasins (avec la question de la souveraineté alimentaire). Et sans oublier, bien évidemment, si Bercy aura, ou non, son mot à dire sur les noms des repreneurs et quelles sont les éventuelles relations entre les différents acteurs, car dans la vie des affaires le relationnel peut aussi faire pencher le verdict d'un côté ou de l'autre.
Il n'en reste pas moins que cette effervescence démontre que ces enseignes du Groupe Casino attisent naturellement des convoitises tant le paysage commercial français est en phase de recomposition et que chacun sait, qu’avec les nouvelles lois environnementales, il sera de plus en plus dur, pour ne pas dire impossible, d’ouvrir de nouveaux points de vente. La course aux m² est donc ouverte et la consolidation est en marche. Chacun acceptant que les retours sur-investissements soient plus longs que ceux pratiqués ces dernières années. Peut-être faudra-t-il ajouter deux ou trois ans de plus pour l’amortissement de ses futures acquisitions.
Prochains épisodes de ce feuilleton aux multiples rebondissements probablement dès la semaine prochaine puisque c'est le 19 décembre que les syndicats se verront présenter par le futur patron du groupe, Philippe Palazzi, les offres de reprises des hypers et supers. Le lendemain, 20 décembre, est prévue une réunion des créanciers dans le cadre de la procédure de sauvegarde accélérée prolongée jusqu'au 25 février. "Les créanciers devront aussi voter sur la restructuration, indique une source proche du dossier. Banques et avocats aimeraient faire coïncider les deux." Le 11 janvier 2024 doit aussi avoir lieu une autre réunion des créanciers.
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