Publié le 20 déc. 2023 à 12:38Mis à jour le 20 déc. 2023 à 14:11
La petite hausse de la Bourse de Paris à l’ouverture s’est rapidement effritée, au contraire du marché obligataire et de la place britannique, qui profitent de la spéculation sur un assouplissement monétaire des banques centrales en 2024.
A la mi-séance, l’indice Cac 40 est stable à 7.578,7 points dans un volume d’échanges de 500 millions d’euros. L’indice allemand Dax est également inchangé, mais le FTSE 100 à la Bourse de Londres s’octroie 0,7%. Une surperformance qui découle des derniers chiffres de l’inflation au Royaume-Uni, qui ravivent les anticipations d’une première détente monétaire de la part de la Banque d'Angleterre.
A 3,9% en rythme annuel, l’indice des prix à la consommation est retombé le mois dernier à son niveau le plus bas en plus de deux ans. C’est mieux que ce que prévoyait le marché (+4,3%) après les 4,6% enregistrés en octobre. Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics, a déclaré que la « chute étonnamment forte » de l'inflation rendait plus probable une baisse des taux de la BoE au cours du premier semestre, « bien plus tôt qu'elle n'a été encline à le signaler jusqu'à présent ». Le marché mise sur une détente en mai (à 50% en mars) et sur une réduction cumulée de 1,36 point en 2024, alors que les anticipations donnaient vendredi dernier une baisse de 1,07 point. Résultat, la livre sterling perd environ 0,6% face au billet vert et le rendement des emprunts britanniques à dix ans chute de 9 points de base. Celui sur le Bund allemand passe sous la barre des 2% pour la première fois depuis mars, suivant le recul plus marqué que prévu des prix à la production outre-Rhin pour le mois de novembre.
Petite consolidation en vue à New York
Les hypothèses d'assouplissement des politiques monétaires ont gagné en vigueur dans l'ensemble des pays développés depuis que la Réserve fédérale a suggéré 3 et, non plus 2, baisses de taux l’an prochain. Les commentaires prudents de plusieurs membres de la banque centrale américaine sont rangés au placard, au profit des déclarations plus favorables de Thomas Barkin, à la tête de l’antenne de Richmond, qui a indiqué hier que la Fed « réagirait de manière appropriée » si les progrès récents en matière d'inflation se poursuivaient.
A New York, les contrats à terme sur indices américains affichent un léger repli, au lendemain d’une neuvième séance de progrès consécutive pour le Dow Jones et le Nasdaq Composite.
« N'est-il pas étonnant que les investisseurs ignorent les commentaires hawkish mais adoptent pleinement ceux dovish (...) Pourtant, il n'y a pas d'explication rationnelle à cette réaction asymétrique du marché, étant donné que les dernières statistiques américaines font état d'une vigueur persistante, ce qui devrait, en théorie, soutenir les faucons de la Fed », commente Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. « Les investisseurs rêvent de baisses de taux agressives sur fond de forte croissance économique, ce qui n'est pas la bonne recette pour atténuer l'inflation et la maintenir à un niveau suffisamment bas. La robustesse des données et les anticipations élevées en matière de bénéfices ne sont pas compatibles avec une Fed dovish. »
FedEx revoit à la baisse sa prévision de ventes annuelles
Sur le plan des entreprises, le géant américain de la livraison de colis FedEx chute de 9,8% dans les échanges précédant l’ouverture de Wall Street en réaction à l’abaissement de son objectif de ventes annuelles, désormais attendues en baisse. Sa division Express, la plus importante, a été particulièrement mise à l’épreuve au cours du dernier trimestre avec le recul de la demande.
A Paris, Verallia cède 1% après avoir fait savoir qu’à la suite de la dévaluation de plus de 50% du peso argentin, l’impact de conversion de son chiffre d’affaires local en euros ne devrait pas lui permettre d’atteindre son objectif de croissance annuelle d’au moins 20% de son chiffre d’affaires consolidé en 2023.
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