
L'association de consommateurs estime que 7,5 millions de Français n'ont pas accès à un Internet fixe de bonne qualité. Le gouvernement prépare une refonte du plan «France Très Haut Débit».
Dans l’Internet fixe, la fracture numérique ne se résorbe pas. C’est le constat de l’UFC-Que Choisir, dont une étude ce mardi estime que 7,5 millions de Français, soit 11% de la population, n’ont toujours pas accès à «un Internet de qualité», avec un débit de connexion «réel» supérieur à 3 Mbits par seconde. Parmi eux, 500 000 personnes n’ont aucun accès à Internet.
Qualité de l'#internet#fixe : des inégalités territoriales ! pic.twitter.com/w00KE2zG47
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) 26 septembre 2017
Sans surprise, les exclus de la vie numérique se trouvent d’abord dans les villages. «Dans les communes de moins de 1 000 habitants, moins des deux tiers de la population a en moyenne accès à Internet dans de bonnes conditions», relève l’association de consommateurs. «Le meilleur du très haut débit (THD) est accessible pour moins de 1% des habitants en Creuse ou en Dordogne, alors qu’il l’est pour plus de 90% des habitants à Paris ou dans les Hauts-de-Seine.» Ce déséquilibre s’accroît en même temps que les opérateurs concentrent leurs dépenses dans les zones très denses, où le retour sur investissement est plus rapide.
Accès #internet#fixe : il faut vivre dans une ville de + de 50.000 habitants pour accéder à un très haut #débit de haute qualité pic.twitter.com/kltFXcvNV1
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) 26 septembre 2017
Pour l’UFC Que Choisir, le plan «France Très Haut Débit», censé couvrir 100% de la population à plus de 30 Mbits (le seuil du THD) d’ici 2022, ne tiendra pas ses objectifs, notamment sur la fibre optique. Au rythme de déploiement actuel, l’ambition de la fournir à 80% des habitants ne sera une réalité qu’en… 2035, selon les calculs de l’association. Elle craint que cette technologie de pointe n’ait un effet inflationniste sur les tarifs proposés aux abonnés. Aussi demande-t-elle à l’Etat de revoir sa stratégie.
«Bon débit»
Cela tombe bien, c’est le cas. Depuis le début de l’été, le gouvernement d’Edouard Philippe discute avec les grands opérateurs télécoms d’une refonte du Plan France THD, suivant la volonté d’Emmanuel Macron d’accélérer le calendrier et de fournir du «bon débit» (8 Mbits par seconde) à tous dès 2020. Dans une interview au Monde qui arrive à pic, le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, renouvelle cet objectif mais ne projette pas de grand bouleversement dans ce programme d’infrastructures se chiffrant en milliards d’euros : «Cela ne nous garantirait pas d’améliorer les délais, au contraire, Nous pouvons aménager les frontières de chacun, mais sans remettre à mal ce qui a été fait.» Pour la précision, il faudra repasser.
D’après des sources proches du dossier, le gouvernement ne prévoit pas de dévoiler son nouveau schéma avant le début du mois de décembre, le temps de mener les consultations avec les uns et les autres. Le projet de SFR (propriétaire de Libération), sorti du chapeau de l’opérateur en juillet, de couvrir tout le territoire avec son propre réseau n'a pas aidé à simplifier ces discussions. A l'origine, elles devaient aboutir à la mi-septembre…
En attendant, le secrétaire d’Etat annonce quand même que les opérateurs devront «prendre des engagements contraignants en matière de couverture, à travers un dispositif législatif qui les expose à des sanctions s’ils ne déploient pas assez vite». Les entreprises concernées – Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom – «ont donné leur accord de principe», selon le ministre. En contrepartie, le gouvernement dit être prêt à «faire un effort» sur la taxation des opérateurs ou le prix du renouvellement des licences dont ils jouissent.
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