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Le marché des VTC en effervescence

Uber est sur ses gardes : le leader incontesté du marché des VTC,  qui s'efforce depuis quelques semaines de redresser son image , va devoir faire face à une concurrence accrue à Paris, avec l'arrivée d'une plate-forme bien décidée à lui tailler des croupières, et le rachat d'un autre par Renault. Dans le même temps, un de ses partenaires de longue date a bu la tasse. Tour d'horizon.

o Taxify casse les prix face à Uber

Comme annoncé il y a une quinzaine de jours , la jeune pousse estonienne, déjà présente dans une vingtaine de pays, a lancé jeudi son service sur la capitale, avec l'ambition affichée de bousculer Uber. Taxify, qui compte depuis cet été le géant chinois Didi parmi ses actionnaires, doit pour cela séduire suffisamment de chauffeurs afin de garantir un faible temps d'attente à ses clients. Faute de quoi, ces derniers se détourneront de l'application.

Markus Villig, le très jeune (23 ans) fondateur de la société, promet aux VTC des revenus plus élevés, avec un taux de commission de 15 %, contre 25 % chez Uber. Taxify assure disposer d'ores et déjà de 2.000 chauffeurs enregistrés sur son application. Et 3.000 autres devraient suivre au fur et à mesure qu'augmentera la demande. Côté clients, Markus Villig annonce des tarifs inférieurs de 10 % à ceux d'Uber, et un rabais de lancement de 50 % durant tout le mois d'octobre, aux frais de la plate-forme.

Sur le long terme, il en faudra toutefois un peu plus pour faire vaciller la société californienne. Elle dispose en effet dans sa tarification d'un système de « surge pricing », qui ajuste le prix de la course à la hausse quand la demande s'accroît, ce qui est de plus en plus fréquent ces dernières semaines du fait d'une tension sur le marché des chauffeurs.

Lorsque cela se produit, la grande majorité des VTC se rabattent sur L'application d'Uber. Markus Villig se dit conscient de cette difficulté, et assure que Taxify adoptera également à moyen terme un système de « surge pricing ». Il peut enfin et surtout compter sur le soutien de Didi.

o Marcel roule désormais pour Renault

L'information est d'importance, même si les deux parties prenantes se sont contentées d'une communication a minima : Renault, par l'intermédiaire de sa filiale RCI Bank and services, a annoncé il y a une quinzaine de jours l'acquisition durant l'été de la plate-forme Marcel, ainsi que de Yuso, la société-soeur qui a mis au point la technologie optimisant la relation entre clients et chauffeurs. Le groupe s'est refusé jusqu'ici à tout commentaire, mais cet investissement semble s'inscrire dans une stratégie de conversion de constructeur automobile en fournisseur de services de mobilité,  comme l'ont initié d'autres ténors du secteur .

Lancé en 2014, Marcel dispose désormais d'un soutien de poids pour poursuivre son développement. Bertrand Altmayer, cofondateur et directeur général, va rester aux commandes. « 1.200 chauffeurs travaillent avec nous chaque jour », avance-t-il. Il mise sur son faible taux de commission (15 %) et un dialogue régulier avec ses partenaires pour les fidéliser. La plate-forme privilégie les courses réservées à l'avance plutôt que la demande immédiate, et veut notamment continuer à développer sa clientèle entreprises.

o Voitures Noires change de mains

Spécialisée dans la location de berlines aux chauffeurs VTC, Voitures Noires est passé en quelques semaines de la réussite tapageuse au redressement judiciaire. Lancée en 2013, la société a d'abord été portée par la croissance du secteur et celle d'Uber en particulier, son partenaire privilégié. Mais la rigueur financière n'a pas suivi, et les comptes ont plongé dans le rouge : 2,3 millions de pertes d'exploitation sur l'exercice 2015-2016 pour 18 millions de chiffre d'affaires. Etranglé par les dettes (le passif cumulé atteignait 545 millions), le fondateur, Karim Ferchiou, a dû se résoudre à placer sa société en redressement judiciaire fin juin.

Le tribunal de commerce a décidé, mercredi, d'accepter le plan de reprise portée par Bien sur ma route, une société de location de VTC disposant d'une soixantaine de véhicules, appuyée par un pool d'actionnaires. 28 emplois sur 49 vont être conservés. Au-delà de la location de véhicules, Pierre-Yves Chamla, le président de Bien sur ma route, compte retrouver la rentabilité en réduisant la taille de la flotte automobile et en la rationalisant, avec un passage de 25 à 8 modèles. De nouveaux services (comptabilité...) vont être proposés aux chauffeurs. 3 millions d'euros au total doivent être injectés dans cette relance. 

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