Malgré une tentative d'apaisement initiée par la présidente du groupe audiovisuel public, lundi, les journalistes des rédactions nationales ont massivement voté une motion de défiance à son encontre.
La sanction est tombée. Les journalistes des rédactions nationales de France Télévisions ont mis leur menace à exécution en approuvant mardi, à 84 % la motion de défiance mise au vote contre Delphine Ernotte, la présidente du groupe audiovisuel public. Les journalistes ne lui font pas confiance «pour préserver la qualité et les moyens de l'information à France Télévisions». Si la mesure n'a aucun pouvoir contraignant, elle n'en constitue pas moins un camouflet pour la dirigeante, soumise actuellement à fortes turbulences.
Sommée par le gouvernement de réduire de 50 millions les dépenses du groupe en 2018, sur un budget global de près de 3 milliards d'euros et mise sous pression par le président de la République Emmanuel Macron, qui a vertement critiqué l'audiovisuel public dans son ensemble, Delphine Ernotte se retrouve entre le marteau des salariés en interne et l'enclume de l'État actionnaire. Ce mercredi, trois syndicats, la CGT, FO et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ont en effet appelé l'ensemble des salariés du groupe à une grève de vingt-quatre heures pour protester contre un projet de réforme en profondeur de l'audiovisuel public préparé par le gouvernement.
Des chantiers «nécessaires»
Lundi, Delphine Ernotte avait tenté une opération déminage qui n'a pas porté ses fruits. Dans un courriel adressé à l'ensemble des salariés, la dirigeante assurait prendre ce vote «au sérieux». Mais, dans le même temps, elle acte les changements à venir. «Je sais combien certains chantiers peuvent être difficiles, mais ils sont nécessaires», expliquait-elle.
Pour les journalistes, l'adoption de cette motion de défiance ne constitue pas «un combat corporatiste. Nous ne sommes pas rétifs au changement ni aux économies, nous demandons simplement à être traités comme les autres. Les équipes ne seront plus en mesure de proposer une information de qualité, digne du service public, indépendante et vérifiée. Distraire fait partie de nos missions de service public, mais nous estimons qu'offrir une information rigoureuse et de qualité passe avant», estime Clément le Goff, le président de la SDJ de France 2.
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