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Pour diminuer la part du nucléaire, EDF mise sur le solaire

La ferme solaire de Bolero dans le désert d’Atacama, au Chili, dont EDF Energies Nouvelles est l’opérateur.

Le ministre de la transition écologique et solidaire n’a pas ménagé, ces dernières semaines, ses critiques contre EDF. Après avoir</a> annoncé le report de la baisse du nucléaire</a> à 50 % dans la production électrique française, Nicolas Hulot avait demandé à l’électricien un « plan précis » pour accélérer</a> le développement</a> des énergies renouvelables en France</a>.

C’est dans ce contexte</a> qu’EDF a annoncé, lundi 11 décembre, un investissement massif dans l’énergie solaire. Les données actuelles du problème sont simples : la France a le cinquième potentiel d’ensoleillement en Europe</a>, mais seulement 1,6 % de notre production électrique vient du solaire, contre 6 % pour l’Allemagne</a> et 3,5 % pour le Royaume-Uni</a>.

« Formidable accélération »

Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF, affirme vouloir</a> « une formidable accélération du solaire photovoltaïque » avec le « plan solaire » : 25 milliards d’investissements sur 15 ans, entre 2020 et 2035, pour aboutir</a> à 30 GW de capacité installée, contre 7 GW aujourd’hui. Le timing de cette annonce ne doit rien au hasard, à quelques heures du One Planet Summit, le sommet pour le climat</a> initié par Emmanuel Macron pour placer</a> la France en pointe de la lutte contre le réchauffement climatique.

« EDF Energies Nouvelles est très présente à l’international</a>, mais on les attend encore en France », grinçait un bon connaisseur de la filière à l’occasion des assises de l’éolien, en novembre.

La filière EDF Energies nouvelles (EDF EN), dirigée par Antoine Cahuzac, sera chargée de la mise en œuvre de ce plan massif. Pour preuve de son engagement, EDF se dit prête à utiliser</a> son patrimoine foncier pour installer</a> des fermes solaires : « Nous avons lancé un inventaire pour repérer</a> les terrains à proximité des centrales nucléaires, les friches industrielles ou les sites en démantèlement utilisables », explique M. Cahuzac. EDF EN envisage également un potentiel développement du photovoltaïque flottant sur les retenues d’eau des barrages, une technologie encore naissante.

Le faible développement du solaire et de l’éolien en France rend peu vraisemblable l’objectif d’atteindre 50 % d’énergies renouvelables dans la production électrique à moyen terme. Un reproche souvent formulé à EDF par les écologistes, qui accusent le groupe de ­favoriser le nucléaire. « EDF EN est très présente à l’international, mais on les attend encore en France », grinçait un bon connaisseur de la filière à l’occasion des assises de l’éolien, en novembre.

Selon les prévisions de RTE, le réseau de transport</a> d’électricité, la France doit au moins multiplier</a> par trois ses capacités en solaire et en éolien d’ici à 2035 pour pouvoir</a> diminuer</a> la part de nucléaire dans la production d’électricité, sans émettre</a> plus de gaz à effet de serre.

« Nous sommes moteur »

« Il faut reconnaître</a> que des freins, des lenteurs ont pu donner</a> ce sentiment paradoxal qu’en France, nous n’étions pas complètement en phase avec ce mouvement mondial accéléré en faveur des énergies ­nouvelles », a admis le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy. Cette annonce est donc une manière d’investir le terrain hexagonal avec la force de frappe d’EDF. « Nous sommes prêts à faire</a> tout ce qu’il faut pour atteindre</a> les objectifs. Nous sommes moteur. On ne traîne pas les pieds », assure Antoine Cahuzac.

Pour pouvoir réaliser ces objectifs ardus, EDF mise sur le développement de grandes fermes solaires, d’une capacité supérieure à 100 MW. C’est la stratégie de l’électricien pour assurer</a> le financement de ces projets : mobiliser</a> des partenaires, des investisseurs et des banques pour cofinancer</a> des projets d’ampleur avec une viabilité économique.

La baisse spectaculaire des coûts du solaire dans le monde</a> et en Europe doit permettre</a> de mettre</a> en œuvre cette stratégie. Dans des zones très ensoleillées, comme l’Arabie saoudite</a> et le Mexique</a>, des appels d’offres ont été remportés par des électriciens à des tarifs compris entre 18 et 20 euros le MW/h. En France, le prix est de 50 euros le MW/h, mais EDF estime qu’il pourrait diminuer de 20 % d’ici à 2022.

En prenant cet engagement d’ampleur, EDF renvoie aussi la balle dans le camp des pouvoirs publics : pour que ce plan fonctionne, il faut d’abord que les appels d’offres se multiplient et que la réglementation change rapidement, pour permettre la mise en place de grandes fermes solaires.

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http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/12/11/pour-diminuer-la-part-du-nucleaire-edf-mise-sur-le-solaire_5227980_3234.html

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