Edouard Philippe s’est dit, jeudi 5 avril, « ouvert » à une reprise d’une partie de la dette de la SNCF</a>, mais avec comme préalable des contreparties qui soient « extrêmement claires ».
« Je suis ouvert à la discussion mais pas n’importe comment, pas à n’importe quel rythme, et en contrepartie d’engagements extrêmement clairs, extrêmement fermes, et qui transforment le fonctionnement opérationnel de l’entreprise », a déclaré le premier ministre sur France</a> Inter.
« Cette question, elle est devant nous », a-t-il dit en évoquant la réunion</a> prévue jeudi au ministère des transports</a> avec direction et syndicats, au lendemain des deux premiers jours de grève à la SNCF contre la réforme ferroviaire du gouvernement. « C’est une discussion qui est en cours », a-t-il ajouté.
« Je ne veux pas prendre</a> un engagement alors même qu’à ce stade rien n’a changé dans le fonctionnement de la SNCF (…) Je ne veux pas dire</a> aux Français qu’[ils] vont payer</a> cette dette et la reprendre</a> alors qu’ils n’ont aucun élément leur permettant de penser</a> qu’à l’avenir, on ne va pas tomber</a> dans 3 milliards [d’euros] de déficit » supplémentaire chaque année, a justifié le chef du gouvernement.
Pour Laurent Berger, « la dette doit être</a> reprise par l’Etat »
Le gestionnaire des infrastructures ferroviaires françaises, rebaptisé SNCF Réseau en 2015, a accumulé 47 milliards d’euros de dette. Une somme à laquelle il convient d’ajouter 8 milliards d’endettement de SNCF Mobilité</a>s, entité du groupe public chargée de la circulation des trains. La charge de la dette, c’est-à-dire son remboursement et les intérêts annuels, avoisine 1 milliard d’euros par an.
En lançant la réforme ferroviaire, qui prévoit notamment la fin du recrutement au statut des cheminots, M. Philippe avait estimé que ce passif financier « menace d’engloutir le système ».
« La dette doit être reprise par l’Etat, il n’y a pas d’autre voie pour qu’on puisse repartir</a> sainement dans cette entreprise », a déclaré de son côté le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, jeudi matin sur RMC.
« Il n’y pas d’autre issue (…) parce que ce n’est pas la dette des cheminots [ni] celle des usagers », a-t-il ajouté, rappelant que « le politique</a> a décidé à un moment donné de faire</a> des lignes à grande vitesse » au détriment de « l’investissement nécessaire sur les lignes du quotidien ».
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