La longue grève sur les rails a démarré ce mardi matin. Ce mardi noir marque le coup d’envoi d’une grève intermittente - mais quasi continue en Ile-de-France - censée s’étaler sur près de trois mois. Le début du bras de fer entre le gouvernement et les syndicats en pleines discussions sur le projet de réforme ferroviaire. D’autres blocages sont également à l’ordre du jour, notamment dans les transports aériens, dans le secteur de l’énergie, le ramassage des déchets et les universités.
- Le taux de gréviste à la SNCF est en hausse par rapport au mouvement du 22 mars : 48 % chez les cheminots, et 77 % chez les conducteurs
- Les lignes TGV, TER, Intercités, Transilien et RER sont fortement impactées. Certaines branches ne sont pas desservies.
- Le mouvement se conjugue dans les airs avec la quatrième journée de grève chez Air France pour les salaires, avant une cinquième samedi, puis les 10 et 11 avril. La compagnie prévoit d’assurer 75 % des vols.
» Suivez en direct la journée de mobilisation dans les transports :
10 h 15. L’exécutif doit « s’asseoir de nouveau » à la table des discussions déclare Philippe Martinez. Selon le numéro un de la CGT, l’exécutif doit « repartir d’une feuille blanche », « s’asseoir de nouveau » à la table des discussions.
10h05. Au zinc de Twitter. Sur les réseaux sociaux, comme dans les bistros, les pour et les contre la grève s’expriment. L’expression clé des défenseurs des cheminots est « #JeSoutiensLaGrèveDesCheminots », ou « acquis sociaux », quand les anti se contentent d’un « Grève3avril ».
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9h47. Peu de monde sur les aires de covoiturage dans l’Oise.
9h42. Quarante minutes de retard pour Stéphane à La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). Sur le quai, Stéphane attend le RER A. Privé de train de la ligne P ce matin à La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), il a choisi de prendre le bus 17 pour rejoindre la gare routière de Marne-la-Vallée Chessy. « Je vais avoir 40 minutes de retard au travail mais mon chef est prévenu », souffle-t-il. Ce matin dès 5 heures, « il y avait trois fois plus de monde que d’habitude dans mon bus », indique un chauffeur de la ligne 17 entre Coulommiers et Chessy.
LP/Alexandre Métivier9h40. Grève des déchets : des assemblées générales en cours. Des assemblées générales se tiennent dans les différents sites de collecte et traitement des déchets « pour convaincre les camarades de ne pas sortir », déclare Fabrice Michaud de la fédération CGT des Transports. Il y a par exemple « 100 % de grévistes aux Mureaux » dans les Yvelines et « 99 % au centre de tri d’Anzin » dans le Nord, selon lui.
Baptiste Talbot, secrétaire général de la CGT des Services publics, a également fait état de piquets de grève à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Dans l’Ouest, une mobilisation était en cours à Dieppe et à Morlaix, a-t-il ajouté.
9h33. Une centaine de personnes devant le centre de tri du Syctom à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). La CGT entame une grève pour la création d’un « service public national » des déchets. Fabrice Michaud de la fédération CGT des Transports a salué « une bonne mobilisation, dans le privé surtout ».
L’entreprise assurant la collecte des communes de « Villejuif, Gentilly, Vitry, Arcueil… » était à l’arrêt, a-t-il dit, tandis qu'« à Charenton il y a seulement 6 camions bennes qui sont sortis ce matin ».
9h30. « On ne peut pas dire que les voyageurs sont contents mais ça va ». A la station Villeparisis-Mitry-le-Neuf du RER B (Seine-et-Marne), deux trains par heure circulent en direction de Paris, contre quatre par heure en temps normal. « On ne peut pas dire que les voyageurs sont contents mais pour l’instant ça va, indique une employée SNCF. Il y a quelques retards, surtout pour des avaries de matériel. »
LP/Alexandre Arlot9h20. Martine comprend et soutient cette grève. « Évidemment c’est compliqué mais je soutiens cette grève. Je mets plus de temps que d’habitude mais ça n’est pas non plus dramatique » déclare Martine qui arrive de Picardie en gare du Nord.
9h15. Arnaud et Maria restent zen. A la gare du Nord, Arnaud et Maria, sac à dos de voyage sur les épaules et look de baroudeurs ont l’air un peu perdus au milieu de la foule se rendant au travail. « On a à peine attendu 5 minutes à Charles-de-Gaulle puis le RER nous a amenés jusqu’ici sans problème. On rentre d’Inde et là-bas aussi il y a une grève générale en ce moment. Et les perturbations dans les transports sont bien plus fortes qu’ici alors on reste zen ! »
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9h02. Le coût de la grève à la SNCF évalué entre 10 et 20 millions d’euros par jour. Alain Krakovitch, directeur général de Transilien, évalue « entre 10 et 20 millions par jour » le coût de la grève.
8h55. Pas de panique à La Défense. « C’est même mieux que d’habitude », assure Patrice, un cadre qui fait le trajet Vincennes-Suresnes via le RER A et le tram T2. Deux lignes RATP peu impactées par la grève. Même l’interruption totale de la ligne U du Transilien, entre La Défense et La Verrière, ne semble pas avoir fait craquer la gare du quartier d’affaires. Patrice a son explication : « le télétravail ! Les employeurs n’hésitent plus à l’autoriser ».
8h50. Vers une contribution poids lourds. La ministre des Transports confirme sur BFMTV que le gouvernement va mettre en place « une contribution poids lourds ». « Ils doivent participer au financement des infrastructures », juge Elisabeth Borne qui précise que « le débat aura lieu dans les prochaines semaines ». Elle n’en dit pas plus sur la forme de cette contribution, « les modalités sont à débattre ».
8h39. Journée de galère pour Danièle et Encarnacion. « Pour la première fois j’ai fait du stop » déclare Danièle de Fontainebleau. Mais en arrivant à la gare de Melun elle grimace : « Je suis arrivée devant le RER D qui partait ! » Elle aura bien du mal à être à son travail à 8 heures. De son côté, Encarnacion, qui réside à Fontaine-le-Port, a également tenté le stop : « Je suis d’abord venue en voiture jusqu’à Vaulx-le-Pénil avant de faire du stop jusqu’au centre de Melun. Arès j’ai pris un bus jusqu’à la gare… »
Danièle et Encarnacion en gare de Melun (Seine-et-Marne).LP/Sophie Bordier8h37. « Une réforme a minima ». S’il attaque les cheminots, Éric Woerth ne défend pas pour autant le chef de l’Etat. « C’est quand même une réforme a minima, juge-t-il sur Radio Classique. Tout ce qui est ouverture (à la concurrence, NDLR) s’est passé avant le nouveau gouvernement. Et tout ce qui est statut, ça ne change que pour les nouveaux entrants ».
8h35. Woerth irrité par les cheminots. Pour le député LR de l’Oise Éric Woerth, les cheminots « ont mis une chape de plomb sur l’entreprise depuis des années, cette chape de plomb, ce sont les usagers qui la payent », s’agace-t-il sur Radio Classique. « Je ne crois pas un instant qu’ils fassent ça pour défendre le service public et les usagers, ils ne défendent que des intérêts catégoriels, ils emmerdent les usagers ».
8h33. La police appelée en renfort à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Selon France Info, sur la ligne R à Fontainebleau, où aucun train ne circule, la police est appelée en renfort pour faire descendre les usagers des cars bondés car il est interdit de voyager debout.
#LigneR: aucun train. À #Fontainebleau, la police est appelée en renfort pour faire descendre les usagers des cars. Interdiction de voyager debout. Seule solution: rallier Melun en bus et prendre le RER D pour Paris. pic.twitter.com/f0VsW6FlPc
— Raphaël MAILLOCHON (@Raph_journalist) April 3, 2018
8h32. Importants retards sur la ligne 13. Après avoir été interrompue plus d’une heure à l’ouverture en raison d’une panne de signalisation à la station porte de Saint-Ouen, la ligne 13 du métro subit d’importants retards.
8 h 22. « Que le gouvernement arrête la grève….de la négociation », tacle Olivier Faure. Sur RTL, le nouveau patron du PS appelle le gouvernement à discuter. « Face à la grève des cheminots, je souhaite qu’il arrête la grève de la négociation », estime-t-il. « La SNCF est une entreprise qui fonctionne bien […], on a voulu stigmatiser les cheminots ». « Il y a une dette historique, liée au choix d’infrastructure fait par les différents gouvernements », souligne-t-il, estimant qu’aujourd’hui le gouvernement ne s’est pas engagé formellement sur la reprise de cette dette, il n’y a aucun agenda. « Pour l’instant il n’y a rien de concret sur la dette, j’aimerais qu’il y ait une entrée en négociation sur ce point », insiste Olivier Faure.
8 h 20. Gare du Nord : malaises de voyageurs. Il y a vraiment beaucoup de monde en gare du Nord à Paris, autant en surface où arrivent les RER et Transiliens du nord que sur le quai souterrain. Nelu vient d’arriver arrive alors qu’il est parti d’Aulnay à 6h30. « Quelqu’un a fait un malaise, le train s’est arrêté et des passagers ont fini par descendre sur les voies » indique ce monsieur qui doit encore aller jusqu’à Vincennes (Val-de-Marne). Sur le tronçon sud du RER B, géré par la RATP, pas de grève. Mais énormément de monde sur les quais. Là aussi, le trafic est ralenti par des malaises de voyageurs comprimés dans les rames. En surface, on trouve pléthore de Gilets rouges, mais pour Martine, ce matin c’est quand même « la grosse merde ». Elle a mis plus de trois heures à arriver en Gare du Nord depuis Survilliers (Val-d’Oise).
LP/Grégory Plesse8 h 20. La ligne 13 du métro pleine comme un œuf.
LP/Ronan Tésorière8 h 16. Une réforme nécessaire selon Richard Ferrand. Le président du groupe République en Marche à l’Assemblée nationale estime que la réforme est nécessaire, notamment pour « que le RER ne rime plus avec galère au quotidien ». Pour ne pas se mettre les grévistes à dos, il caresse les cheminots dans le sens du poil. « Moi je les aime, je vois comment ils bossent […] mais ils n’ont pas les bonnes infrastructures. Il faut sortir de cette dette (de la SNCF) et retrouver avec les cheminots un projet d’avenir ». Mais, selon lui, « certains, totalement minoritaires, veulent jouer un 3e tour de la présidentielle. […] Il restera toujours les agitateurs, ceux qui prennent en otage pour faire de l’anti Macron primaire »
8 h14. « Je suis confiant », assure Richard Ferrand. Sur Public Sénat, il se dit serein face à la mobilisation. « Au-delà de cette mobilisation qui est un signal, qui dit attention on ne laissera pas tout faire, il faut faire le travail de conviction pour dire que ce qu’on fait c’est la voie d’avenir ».
8 h 07. Des usagers sur les voies à Melun (Seine-et-Marne). Lors d’une annonce d’un changement de train sur une autre voie, les usagers, totalement inconscients du danger, n’hésitent pas à marcher sur les voies pour tenter de prendre leur train.
LP/Sophie Bordier8 h 05. 397 kilomètres de bouchons sur les routes d’Ile-de-France.
Sytadin7 h 48. Casse-tête. Isabelle, 69 ans, doit rentrer à Marseille pour les obsèques d’une amie. Elle avait d’abord opté pour l’avion mais, du fait de la grève, Air France refusait de programmer son voyage sur un autre vol que celui qu’elle devait prendre. A moins d’embarquer mercredi, à 17 heures… trop tard pour la cérémonie. Elle fera donc le pied de grue à l’aube gare de Lyon devant les TGV.
7 h 42. Arrêts supplémentaires sur le Amiens-Paris. Le train Amiens-Paris fera des arrêts supplémentaires à Chantilly et Orry (Oise) ce qui inquiète une passagère qui indique que le train était déjà bondé au départ de Longueau (Somme).
7 h 40. « C’est une grève dure », confirme l’ancien ministre des Transports Dominique Bussereau. L’ex LR reconnaît sur France 2 que « 48 % de grévistes » c’est beaucoup. Mais il appelle à soutenir la réforme du gouvernement qu’il qualifie de « réforme libérale et tempérée » et qu’il estime « bonne pour les Français ». « Le gouvernement et la majorité vont être jugés sur cette grève, vont-ils tenir, vont-ils modifier ou affaiblir la réforme ? », s’interroge Dominique Bussereau. « Aujourd’hui c’est une vraie bataille politique ».
7 h 35. La Fédération nationale des associations d’usagers des transports a saisi le gouvernement. « Nous avons saisi le Premier ministre pour que les suspensions d’abonnements soient automatiques et systématiques sans avoir à le réclamer », explique Bruno Gazeau sur Europe 1.
7 h 30. Les informations sur les trains en circulation en temps réel. Sur le site de la SNCF, les usagers peuvent consulter les informations en temps réel sur les conditions de circulation.
7 h 14. 255 km de bouchons sur les routes d’Ile-de-France. Selon le site Sytadin, on enregistre 255 km de ralentissements sur les routes aux abords de Paris et sur le périphérique.
> Suivez nos prévisions de circulation en direct
Sytadin7 h 05. Le RER D déjà bondé à Melun (Seine-et-Marne). Les agents de la SNCF en gilet rouge préviennent les voyageurs que des dessertes sont assurées jusqu à 9 h 35 toutes les trente minutes. Puis le suivant circulera à 15 h 35.
LP/Sophie Bordier6 h 50. Déjà beaucoup de monde en gare de Melun (Seine-et-Marne).
LP/Sophie Bordier6 h 45. En gare de Melun (Seine-et-Marne), Yann, 46 ans, découvre avec stupeur l’absence de train direct Melun-Paris (ligne R). « Lors de la grève du 22 mars, il y a eu un train à 6 h 55 et à 7 h 04 mais là zéro ». Cet ouvrier dans le bâtiment qui travaille dans le Ve arrondissement de Paris se résoud à monter dans le RER D : « L’avantage c’est qu’a Melun il est vide. Mais il s’arrête partout (14 gares avant Parsi-Gare de Lyon). » Sa DRH a écrit aux salariés pour les autoriser à arriver en retard sur leurs chantiers.
LP/Sophie Bordier6 h 05. A la gare de Meaux (Seine-et-Marne) des usagers très matinaux. Patrick arrive sur le quai plus tôt que d’habitude ce mardi matin pour attraper un des rares train pour rejoindre Paris. Sur la voie A, la rame longue est déjà pleine. Avec quelques coureurs partis juste un peu trop tard, ce salarié qui doit rejoindre son poste à 8 heures dans la capitale, reste à quai. Il prendra le train de 6 h 35, voie C. Les suivants sont annoncés à 7 h 05 et à 7 h 14 puis 7 h 50, 8 h 05 et 8 h 14.
LP/Hugues Tailliez6 h 02. Les prévisions dans les régions. Un TER et un Transilien sur cinq sont annoncés. En Ile-de-France, la circulation des RER sera variable selon les axes, allant d’un train sur deux à un sur cinq. Certaines branches ne seront pas desservies.
6 heures. Les prévisions de trafic sur les grandes lignes. La SNCF prévoit un TGV sur huit en moyenne, l’axe Sud-Est étant le plus impacté (un sur 10). Même chose pour les Intercités, dont sept lignes ne seront carrément pas desservies. Le patron de la SNCF Guillaume Pepy avait averti que des lignes seraient « fermées ».
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