VIDÉO - Si les syndicats ont réussi à se mettre d'accord pour organiser, ensemble, un référendum sur le pacte ferroviaire, seules la CFDT cheminots et l'Unsa cheminots ont accepté de rencontrer ce vendredi matin la ministre des Transports, Élisabeth Borne.
Ce vendredi matin, la ministre des Transports avait convié tous les syndicats de la SNCF à une rencontre. Finalement, seules la CFDT cheminots et l'Unsa cheminots ont répondu à l'appel, la CGT et SUD-Rail ayant décliné l'invitation. Ce matin, les représentants cédétistes ont donc été reçu dès 8 heures puis ceux de l'Unsa aux alentours de 10 heures par la ministre. À sa sortie, la centrale syndicale a évoqué «un échange que l'on peut qualifier de négociation», tout en jugeant «très très prématuré» de «parler d'avancées». «Nous avons commencé un travail très précis dans un échange que l'on peut qualifier de négociation. Aujourd'hui, on est vraiment dans l'ouverture, on peut le dire», mais «il est beaucoup trop tôt pour parler d'avancées à ce stade», a indiqué Sébastien Mariani, le secrétaire général adjoint de la CFDT, à l'issue de sa rencontre avec Élisabeth Borne.
Pour la CFDT, l'objectif de cette rencontre avec la ministre des Transports était clair: discuter des 42 amendements qu'elle veut déposer sur le projet de loi de réforme ferroviaire, avant son examen au Sénat. Élisabeth Borne s'était dite prête, cette semaine, à intégrer au projet de loi «tous les amendements utiles à la réforme.» En effet, ce fut «une réunion technique» et «nous avons pu examiner l'ensemble de nos 42 amendements», sur lesquels «on va encore avoir beaucoup de discussions», toutefois, «nous n'avons pas pu rentrer dans le détail de chacun d'entre eux», a indiqué Sébastien Mariani. Cependant, Mme Borne était «disposée à discuter», a-t-il ajouté. L'Unsa a succédé à la CFDT à la table de la réunion au ministère. Avant ces discussions, Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, a précisé à la presse que son syndicat y allait «résolument avec une volonté de faire avancer le dossier». «On va tenter de faire porter une trentaine d'amendements», notamment «sur les aspects sociaux, la rémunération, la gouvernance du système ferroviaire», a-t-il ajouté.
«Il y a urgence à ce que tout le monde soit autour de la table»
Ce vendredi, Guillaume Pepy, patron de l'entreprise ferroviaire, a regretté ce sur France Info que l'ensemble des syndicats ne jouent pas le jeu de la concertation. «À 15 jours de l'examen du texte par le Sénat «il y a urgence à ce que tout le monde soit autour de la table», a-t-il affirmé en soulignant que la réunion avec Élisabeth Borne était «très importante», et «qu'il y a matière à discussion» sur de nombreux sujets comme l'avenir des lignes et des gares. Pour lui «l'UNSA et la CFDT peuvent peser». Dans une interview accordée ce vendredi au Parisien-Aujourd'hui en France, le patron de la compagnie assure qu'il n'y aura pas de plan social dans le groupe. Il indique aussi qu'il présentera l'ensemble de l'agenda social lié aux questions de l'après-statut d'ici la fin du mois de mai.
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Référendum du 14 au 21 mai
L'ensemble des syndicats comptent solliciter Édouard Philippe, qui leur a assuré une rencontre le 24 ou le 25 mai, afin de lui demander «une table ronde» dès la semaine prochaine. Une semaine sur laquelle ils misent beaucoup: l'intersyndicale lance en effet un référendum afin de savoir si les cheminots sont «pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement». Il aura lieu dès le lundi 14 jusqu'au 21 mai. Mais le gouvernement a d'ores et déjà prévenu que la consultation lancée par les cheminots n'empêchera pas la poursuite des discussions. Si «les organisations syndicales ont le droit de prendre les initiatives qu'elles veulent», «le dialogue social n'est pas le lieu où tout se décide» et l'«Assemblée nationale s'est déjà prononcée en faveur de cette réforme», a affirmé dès jeudi matin la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Un argumentaire repris par Guillaume Pepy. Pour le président de la SNCF, ce référendum n'a pas de légitimité juridique. «La SNCF n'appartient pas aux cheminots, ni à ses dirigeants, mais aux Français», a-t-il soutenu ce vendredi sur France Info, rappelant que ces derniers ayant choisi leurs députés, c'est donc dans l'hémicycle que l'avenir de la réforme se jouait. «Début juin, la loi aura été adoptée, donc il sera temps de cesser le mouvement», a-t-il poursuivi à l'attention des grévistes, et notamment de la CGT qui fait planer la menace d'une poursuite de la grève.
Le coût de la grève atteindrait 300 millions d'euros
Un nouvel épisode de deux jours de grève sur cinq, doit d'ailleurs débuter dès ce samedi soir. Les syndicats espèrent une mobilisation plus forte que d'habitude les 13 et 14 mai, même si la menace radicale d'une «journée sans cheminot» pour le lundi 14 est moins évoquée. Mercredi, le taux de grévistes à a SNCF était de seulement 14,46%. Certains ne peuvent pas faire grève pour des «questions financières», assure Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots. C'est, précisément, pour «casser cette idée que 80% des cheminots soutiennent cette réforme», ajoute-t-il, que les syndicats jouent la carte du référendum. Selon Guillaume Pepy, le coût pour la SNCF du mouvement amorcé le 3 avril atteindrait 300 millions d'euros. Un montant qui englobe les efforts tarifaires sur les billets TGV et les cartes de réduction annoncées ce vendredi par Guillaume Pepy pour reconquérir les clients.
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