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Geoffroy Roux de Bézieux devient le nouveau patron des patrons

Victoire confortable. Geoffroy Roux de Bézieux, 57 ans, a été élu président du Medef mardi 3 juillet pour les cinq prochaines années avec 55,8 % des voix en devançant son concurrent Alexandre Saubot, candidat de la puissante fédération de la métallurgie, l'IUMM. Dans cette campagne sans grand relief, il a emporté le morceau en surfant sur son aura de serial entrepreneur du numérique, ce qui lui a permis d'incarner un patronat " moderne ", en phase avec le renouveau politique porté par le président Emmanuel Macron. Arrivé largement en tête début juin du vote indicatif du conseil exécutif, instance de gouvernance du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux a engrangé les soutiens de poids ces dernières semaines comme celui de Denis Kessler, patron de la Scor, ou encore celui de Maurice Lévy, ex-président de l'AFEP. Surtout, il a réussi le tour de force de fédérer des grosses fédérations comme celles de l'assurance et du bâtiment, aux intérêts corporatistes, et l'ensemble des Medef territoriaux, souvent délaissés par l'avenue Bosquet. Pour cet adepte de triathlon – candidat malheureux en 2013 face à Pierre Gattaz - c'est l'aboutissement d'un long marathon qui a débuté en 2008 lorsqu'il a pris la tête de l'Unédic, gestionnaire de l'assurance chômage, au nez et à la barbe de l'IUMM. Déjà…

Moderniser l'image du Medef

Sa tâche est immense. Ce passionné de rugby va devoir se jeter dans la mêlée pour moderniser une organisation impopulaire : 71 % des Français en ont une mauvaise image selon un sondage Harris Interactive de janvier. Premier acte fort pour rajeunir l’image du Medef, la nomination de 4 femmes dans le nouveau conseil exécutif : Dominique Carlach', présidente de D & Consultants, Marie-Christine Oghly, président de Enginsoft, Nathalie Jouai, présidente de CRIT SA et Anna Notarianni, présidente de Sodexo France. En parallèle, le patron du Medef veut « faire plus de pédagogie pour que les Français comprennent les problématiques de l’entreprise. Pour cela, je souhaite qu’il y ait plus de porte-parole capables de porter nos idées ».

Faire oublier le style Gattaz

Surtout, il va devoir tourner la page Gattaz en faisant oublier son style brute de décoffrage : « Sous sa présidence, le Medef s’est cantonné à défendre les intérêts des entreprises, juge un président de fédération. On a donné l’impression que l’on était toujours en réaction. » Aux oubliettes, le « Medef de combat » de son prédécesseur, bienvenue au « Medef de propositions » pour peser davantage dans le débat d’idées comme l’avait fait le duo Kessler-Sellière au début des années 2000 avec son pacte de « refondation sociale ». « Soit on évolue, soit on va se retrouver comme Nokia lorsque les smartphones sont arrivés sur le marché », nous avait-il confié lors de sa campagne. D’abord, il faut booster les services aux entreprises pour attirer les PME afin de regonfler le nombre d’adhérents tombé à quelque 123 000 entreprises sur trois millions en France. Certes, les Medef territoriaux offrent déjà des solutions aux petites boîtes pour leur faciliter la vie. Mais au niveau national, c’est encore un peu le désert. L’un des axes possibles de développement : aider les branches et donc les entreprises à négocier des accords sur des sujets très variés allant de l’organisation du temps de travail à la mise en place d’un plan d’intéressement, l’un des sujets phares de Geoffroy Roux de Bézieux.

Accompagner les entreprises dans la transformation numérique

Enfin sur les questions sociales, Roux de Bézieux reste dans la ligne classique du patronat. « Il est nécessaire de décentraliser davantage le dialogue social au niveau de la branche et de l’entreprise, avance-t-il. Vouloir négocier des normes au niveau national, cela ne fonctionne plus compte tenu de l’évolution des formes d’entreprises ». Le Medef, cependant, doit s’adapter. « Nous devons accompagner les entreprises pour faire face à la transformation numérique. Par exemple, il est du ressort du Medef d’imaginer les métiers de demain pour anticiper les bouleversements qui se profilent ». Il aura l’occasion de discuter de cela avec les autres leaders syndicats courant du mois de juillet lors d’une réunion à l’initiative de la CPME et de Force ouvrière. Le but : se mettre d’accord sur un agenda social propre aux partenaires sociaux afin de faire face à Emmanuel Macron qui malmène les partenaires sociaux comme sur la réforme de la formation professionnelle. Pour autant, le nouveau patron du Medef ne pas s’arrêter de faire du lobbying sur plusieurs dossiers chauds, notamment sur la fiscalité et les contrats courts. En essayant d’imprimer sa marque…

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