Le constructeur français PSA affiche ce mardi un bénéfice net "record", en hausse de 18% à 1,48 milliard d'euros au premier semestre, grâce à l'amélioration de la rentabilité de ses activités automobiles, y compris chez... Opel qui contribue déjà aux bénéfices. Une première. La marge opérationnelle courante pour les marques historiques Peugeot, Citroën et DS (créée en 2014) a atteint le "niveau record" de 8,5%, alors que celle de la nouvelle filiale allemande Opel (avec sa marque soeur britannique Vauxhall), rachetée en août 2017 à General Motors, s'est élevée à 5%! Soit un peu plus de 500 millions d'euros de profit opérationnel semestriel pour la firme germanique. Le constructeur de Rüsselsheim perdait pourtant de l'argent continûment depuis 1999. La marge moyenne du groupe PSA dans sa totalité atteint 7,8% (7,4% au premier semestre 2017), une fort bonne performance pour une firme automobile généraliste. A la limite des marges affichées par les constructeurs de haut de gamme. Le résultat opérationnel courant pour l'ensemble du groupe PSA a atteint 3 milliards d'euros sur les six premiers mois, en hausse de 48%.
Nouvelles Opel sur base PSA plus rentables
Le redressement d'Opel (et Vauxhall) "est maintenant clairement engagé et c'est une preuve de son potentiel, contrairement à tous les pronostics", a salué Jean-Baptiste de Chatillon, directeur financier de PSA sur le départ. "On en est aux débuts", a-t-il ajouté, tout en soulignant la "saisonnalité des ventes" d'Opel, le premier semestre étant historiquement plus favorable que le deuxième. Pas sûr donc que la firme retrouve au second semestre des scores aussi positifs... La filiale "doit maintenant continuer à améliorer ses performances" pour atteindre le niveau du groupe. Ce redressement a été obtenu grâce à des réductions de coûts et une amélioration du prix des véhicules en se concentrant sur les créneaux de ventes les plus rentables. Il y avait, il est vrai, un fort potentiel, Opel se concentrant sur les ventes aux loueurs de courte durée et les cessions aux concessionnaires, dont bon nombre finissent comme faux véhicules d'occasion zéro kilomètre à prix cassés . Ces deux catégories de véhicules représentaient traditionnellement 40% de ses volumes (en France). Soit un des pourcentages les plus élevés du marché automobile.
Comment PSA a-t-il pu si vite améliorer les performances d'Opel? "Nous avons déjà deux voitures en commun, (les "SUV" Opel Crossland X et Grandland X sur base PSA), avec les structures de coûts de PSA. C'est une contribution importante aux 5% de marge", explique Gilles Le Borgne, directeur de la recherche-développement de PSA. "Ca génère des effets de levier avec des volumes additionnels". La moitié des pièces entre les véhicules sont effectivement communes, affirme le groupe PSA. Et ce n'est pas fini, les utilitaires et dérivés ludospaces Opel Combo, sur base des Citroën Berlingo et Peugeot Partner, arriveront à la rentrée, suivis par la petite Opel Corsa en 2019 (sur la nouvelle plate-forme CMP du groupe tricolore).
Diviser le ticket par deux
Pour ce véhicule, "nous allons réduire de 40% les pièces nécessaires", précisait dernièrement Carlos Tavares, président de PSA. Avec ces véhicules, "Opel divise le ticket d'entrée par deux", assure Gilles Le Borgne. En 2024, toutes les Opel seront sur des plates-formes PSA. Il faut "réduire fortement les coûts, de 700 euros par véhicule d'ici à 2020", martelait récemment Michael Lohscheller, le PDG d'Opel. "30% des gains viendront des synergies dans les achats avec PSA, 25% de l'ingénierie commune, 20% d'une meilleurs compétitivité dans les usines, 10% d'une baisse des frais administratifs", expliquait-il.
Grâce à cette acquisition d'Opel (et Vauxhall), le chiffre d'affaires de PSA a en tous cas bondi de 40% à 38,6 milliards d'euros sur les six premiers mois de 2018. "Le premier semestre 2018 a été marqué par d'importants vents contraires", a toutefois déclaré le PDG, Carlos Tavares, lors d'une vidéoconférence. Il a cité "la volatilité des taux de change, le coût des matières premières, le chaos géopolitique et l'incertitude réglementaire". Les chiffres publiés sont en tous cas nettement au-dessus du consensus des analystes interrogés par Factset. "Nous faisons de nouveau mieux que toutes les attentes" du marché, s'est d'ailleurs réjoui Jean-Baptiste de Chatillon.
Ces chiffres font état d'une forte avance sur les objectifs fixés par la direction, qui visait une marge de 6% en 2021 et avait déjà annoncé en début d'année une révision de ses perspectives début 2019. La performance de PSA a été favorisée par le niveau record des volumes, avec près de 2,2 millions de véhicules livrés dans le monde de janvier à juin. Carlos Tavares a souligné la performance particulière de la marque Peugeot, devenue en Europe "le numéro un des SUV" en vogue, notamment grâce au succès exceptionnel du modèle compact 3008. "Peugeot enregistre la plus forte croissance parmi les marques du top 10 en Europe", a-t-il affirmé. "Peugeot est un vrai moteur pour la rentabilité de la société ". Il a précisé au passage que les comptes présentés ce mardi par PSA incluaient des dépréciations sur les activités en Iran, après l'annonce du retrait officiel de PSA de ses activités sur place, pour se conformer aux sanctions adoptées par le président américain Donald Trump.
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