
Pour calmer la fronde avant la manifestation populaire prévue le 17 novembre à travers la France, l'exécutif cherche à imposer aux pétroliers une répercussion rapide des prix du pétrole à la pompe, et espère plusieurs centimes de baisse.
L'essence est un liquide sacrément inflammable. Le gouvernement, qui ne le sait que trop depuis quelques semaines, précisera dans les prochains jours ses mesures destinées à aider les ménages modestes à faire face à la hausse des prix carburants, tentant ainsi d'éviter la propagation d'un vent de révolte lors de la manifestation prévue le 17 novembre prochain. En attendant Mais il pourrait bien tirer sur une autre corde pour calmer la fronde: celles des prix du carburant raffiné, qui dépend directement de celui du pétrole, en baisse régulière depuis plusieurs semaines. «Je souhaite que tout le monde prenne ses responsabilités», a déclaré à des journalistes le ministre de l'Economie Bruno Le Maire en marge d'une visite dans le nord de la France. «J'ai donc demandé à l'industrie pétrolière de venir cet après-midi. Je vais leur faire une demande très simple. Je souhaite qu'ils répercutent la baisse des prix du pétrole immédiatement, sur les prix à la pompe», a-t-il poursuivi. Cette réunion, qui se tiendra également avec le ministre de la Transition écologique François de Rugy, doit se tenir à 16 heures, a précisé l'entourage de ce dernier.
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«Répercuter» la baisse des cours du pétrole sur les prix à la pompe des carburants
L'appel aux distributeurs a été lancé mercredi par François de Rugy. «Nous travaillons (...) avec les groupes pétroliers et notamment le groupe Total, premier groupe pétrolier français, pour que les baisses constatées ces derniers jours sur les marchés mondiaux du pétrole soient répercutées à la pompe», avait déclaré le ministre à des journalistes à l'Assemblée nationale. «Je suis en mesure de dire ce soir que le groupe Total a déjà répercuté trois centimes de baisse sur les prix des carburants», avait-il poursuivi.
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Il annonçait d'ailleurs qu'il comptait en «discuter avec l'ensemble des groupes pétroliers, les distributeurs de carburants en France, pour voir s'ils font le même mouvement, voire un mouvement un peu plus important», a-t-il insisté. Interrogé ce jeudi sur Sud Radio, Matthieu Orphelin, député LREM du Maine-et-Loire, était d'ailleurs optimiste sur les chiffres, déclarant que les Français pouvaient escompter une réduction de 5 à 10 centimes par litre, qui compenseraient donc les 3 centimes de hausse sur l'essence et les «6 à 7 centimes» supplémentaires sur le diesel. Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de François de Rugy, devrait également aborder le sujet ce jeudi à Rennes où elle effectue un déplacement sur le thème de la prime à la conversion et de l'efficacité énergétique.
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L'industrie pétrolière ne se presse pas pour répercuter les baisses de prix du pétrole
Après plusieurs mois de forte hausse, les cours du pétrole ont baissé depuis début octobre pour atteindre leur plus bas niveau depuis près de huit mois pour le «light sweet crude» (WTI), à environ 61 dollars, et au plus bas depuis deux mois et demi pour le Brent, à un peu plus de 71 dollars.
Toutefois, les prix à la pompe ont tendance à baisser moins vite que le pétrole, pour plusieurs raisons. D'abord, les groupes pétroliers cherchent à écouler le stock acheté plusieurs semaines ou mois auparavant, à des prix plus élevés. Ils en ont, comptablement, le droit. Les distributeurs ont également parfois tendance à conserver les prix élevés le plus longtemps possible, améliorant leur rentabilité. Bref, aucun maillon de la chaîne industrielle ne se presse vraiment lorsqu'il s'agit de répercuter un pétrole moins cher. En 2011, la ministre de l'Économie Christine Lagarde avait même menacé les industriels du secteur de sanctions en cas de reconstitution excessive de marge lors de la baisse des prix.
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