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Destruction des invendus : Brune Poirson promet une loi - Les Numériques

Le reportage filmé en caméra caché chez Amazon et diffusé dans Capital sur M6 pousse le gouvernement à annoncer la prise de mesures devant interdire la destruction de biens utilisables.

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Amazon organise, en France, des visites de certains de ses centres logistiques © Amazon

La destruction des invendus, qu'il s'agisse de denrées alimentaires ou non, est une pratique très ancrée dans l'univers de la distribution. Parfaitement légale, elle permet aux entreprises qui la pratiquent (ou passent ordre à leurs revendeurs de la pratiquer) de contrôler les stocks de leurs produits disponibles sur le marché (en d'autres termes, leur offre) afin — notamment — de pouvoir continuer à soigner les marges qu'elles génèrent sur leurs nouvelles gammes. Légale, mais pas moins révoltante pour autant, sur une planète qui montre d'inquiétants signes d'essoufflement et oblige dorénavant à considérer l'écologie comme une urgence prioritaire. 

Dans ce contexte, il est logique que le reportage diffusé hier soir (dimanche 13 janvier 2019) dans l'émission Capital, sur M6, ait provoqué nombre de réactions indignées. Dans ce reportage, le journaliste Guillaume Cahour se fait embaucher comme manutentionnaire dans l'un des centres logistiques d'Amazon en France, ce qui lui donne, entre autres, l'occasion de filmer d'immenses bennes dans lesquelles sont jetés des produits de toutes natures destinés à la destruction (des paquets de couches à des téléviseurs, en passant par des jouets).
 

​Un fonctionnement qui encourage la destruction des invendus


Ce journaliste explique que les accords passés par Amazon avec les vendeurs de son marketplace, dont elle stocke les produits, prévoient deux possibilités en cas d'invendus : le renvoi des marchandises ou leur destruction. La plupart du temps, c'est la destruction qui est prévue, les coûts de rapatriement des marchandises étant évidemment à la charge du vendeur, qui la plupart du temps se trouve à l'étranger. 

Un système que les conditions de facturation d'Amazon en ce qui concerne le stockage ne font qu'amplifier, le mètre cube étant facturé seulement 26 € au départ d'une collaboration, 500 € après six mois et 1 000 € au bout d'un an. Une façon de procéder qui encourage les entreprises à ordonner la destruction de leurs stocks. Ainsi, l'entreprise qui revendique vendre chaque jour quelque 34 millions de produits en moyenne a détruit en France environ 3,2 millions de produits en 2018.
 

Des dispositions légales à venir pour contrer ce phénomène


Alors que "le nombre de produits détruits pourrait passer à 6 millions en 2019 avec le doublement des surfaces de stockage de la multinationale dans l'Hexagone", explique Alma Dufour, porte-parole de l'association Les Amis de la Terre, on apprend aujourd'hui que la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a été "choquée" par l'existence de ces pratiques. "Dans les mois à venir, une loi va passer au Parlement qui va interdire ce type de pratique (...) Des entreprises, comme Amazon, ne pourront plus jeter des produits qui sont encore consommables", a-t-elle déclaré avant d'ajouter vouloir aller plus loin en considérant "les marketplace telles qu'Amazon comme étant responsables par défaut de la fin de vie des produits qu'elles commercialisent".

Elle n'a pas précisé quand une telle mesure pourrait entrer en vigueur, ni comment elle pourrait s'appliquer. Elle indique toutefois qu'il ne sera plus légal de "rendre impropre à la consommation des produits encore utilisables" et fait état de sanctions qui s'appliqueraient aux entreprises contrevenant à ces nouvelles dispositions.

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https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/destruction-invendus-brune-poirson-promet-loi-n82743.html

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