
INTERVIEW - Arrêté jeudi 4 avril contre toute attente, le magnat de l'automobile a accordé peu de temps auparavant une interview exclusive à TF1/LCI alors qu'il savait qu'il allait être à nouveau interpellé. Il y dénonce notamment un "acharnement" provenant d'adversaires internes de Nissan et en appelle au gouvernement français.
- Propos recueillis par François-Xavier Ménage
Alors qu'il a de nouveau été arrêté, jeudi 4 avril, par les autorités japonaises, où il était en résidence surveillée, Carlos Ghosn a accordé une interview par internet depuis le cabinet de son avocat, mercredi 3 avril, peu de temps avant son arrestation pour de nouvelles accusations de malversations, jeudi 4 avril. Le magnat de l'automobile déchu, poursuivi entre autres pour fraude fiscale, a fait part de sa pugnacité au micro de TF1/LCI, alors qu'il savait "à 90%" qu'il allait être interpellé. "Je suis combatif, je suis innocent. C'est dur, il faut le savoir", a insisté celui qui a initialement été arrêté à l'automne 2018 pour des suspicions de dissimulation au fisc japonais d'environ 5 milliards de yens entre 2011 et 2015.
Et, alors qu'Emmanuel Macron s'était ému fin janvier des conditions de détention "dures", l'ex-PDG de l'alliance Nissan-Renault a fait appel "au gouvernement" français. "Pour me défendre, pour préserver mes droits, en tant que citoyen pris dans un engrenage incroyable à l'étranger".
Fidèle à sa ligne de défense depuis son arrestation, le 19 novembre 2018, l'homme d'affaires continue de plaider le complot contre lui. Alors qu'on lui rappelle les accusations du patron de Nissan Hiroto Saikawa à son encontre, il riposte, faisant état de "beaucoup de mensonges, [qui] sont en train de se révéler les uns après les autres." Des mensonges, continue-t-il, qui confinent à l'"acharnement".
Une "démolition systématique"
Un acharnement qui n'est pas récent, à l'en croire. "Il a démarré le jour de mon arrestation et ne s'est jamais arrêté. Il n'y a pas eu un jour, pas eu une semaine au cours desquels il n'y a pas eu de nouvelles accusations, de nouvelles rumeurs, des faits sortis de leur contexte." Une référence aux reproches qui lui sont faits, aussi bien par la justice japonaise que la justice française : fraude fiscale, utilisation des fonds de Renault à des fins privées, on pense notamment à l'enquête ouverte sur les conditions de financement de son mariage au château de Versailles en 2016.
Des accusations que Carlos Ghosn balaye sur le même ton : "Il y a eu une démolition systématique et on sait très bien quelle en est l'origine. Il y a quelques personnes à l'intérieur de Nissan qui sont à l'origine de ça. Ils bénéficient de complicités à l'extérieur de Nissan. Ils ne se sont pas suffi d'influencer et d'agir au Japon. Ils agissent à l'extérieur du Japon et notamment en France." Plus récemment, ce sont des informations sur le montant de sa retraite chapeau qui ont été étalées au grand jour. Un montant de 750.000 euros par an, que le conseil d'administration de Renault a finalement refusé de lui verser.
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