Nouveau rebondissement – et surtout nouvelle escalade – dans l’affaire Lagardère. Après le mariage de raison conclu entre ses ennemis, Vivendi et Amber Capital, Arnaud Lagardère vient d’abattre une nouvelle carte. Le patron s’est fait renouveler, lundi 17 août, par le conseil de surveillance à la tête du groupe qui porte son nom pour un mandat de quatre ans.
Il anticipe ainsi de sept mois une étape qui n’était pas attendue avant l’an prochain, date à laquelle son actuel mandat arrivait à échéance. « Le conseil de surveillance a fait part de sa vigilance accrue face aux tentatives de déstabilisation de sa gouvernance et aux velléités de démantèlement de ses activités », a justifié le groupe dans un communiqué.
En se faisant prolonger par un conseil de surveillance dont les membres lui sont tous favorables, Arnaud Lagardère coupe l’herbe sous le pied de Vivendi et d’Amber Capital, ses deux premiers actionnaires avec respectivement 23,5 % et 20 % du capital. Le fils de Jean-Luc Lagardère était déjà inamovible grâce à son statut de gérant commandité. Mais une faille existait dans le dispositif : tous les six ans, le conseil de surveillance renouvelle pour le gérant, en l’occurrence le patron opérationnel du groupe.
La durée de son mandat rognée de deux ans
S’il avait attendu l’an prochain, Arnaud Lagardère aurait-il réussi à être de nouveau prolongé ? D’ici là, le conseil aurait pu changer. Le 11 août, Vivendi et Amber Capital ont signé un pacte et demandé la nomination de quatre administrateurs. Ils ont aussi souhaité la convocation d’une assemblée générale, sans quoi ils ont promis d’aller en justice, afin de faire voter pour leurs représentants. Pas question pour Arnaud Lagardère de prendre le risque de se présenter devant des administrateurs qu’il n’a pas choisis, et qui ont déjà annoncé haut et fort, à l’image du fonds Amber Capital, qu’ils souhaitaient le mettre dehors.
Mais Arnaud Lagardère a quand même fait une concession, en choisissant de rogner de deux ans la durée de son mandat, qui est aujourd’hui de six ans. S’il avait attendu l’an prochain, il aurait pu régner jusqu’à 2027. Avec ce nouveau mandat, il n’assure ses arrières que jusqu’à 2024. « C’est la norme dans le cadre des renouvellements anticipés », justifie-t-on dans l’entourage de Lagardère.
Selon nos informations, Arnaud Lagardère n’a pas pris cette décision seul, mais avec l’aval de Bernard Arnault, même si, officiellement, ce dernier n’a absolument pas son mot à dire dans l’affaire. Mais l’empereur du luxe est désormais le bailleur de fonds d’Arnaud Lagardère, qui ne peut plus bouger une oreille sans l’informer.
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