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Pétrole : l'OPEP et la Russie signent un accord fragile - Le Monde

Sur le champ pétrolier de Nahr Bin Umar, en Irak, le 15 mars 2020.

Après quatre jours de tergiversations et des dizaines de coups de téléphone entre ministres, le cartel des pays pétroliers a finalement trouvé, jeudi 3 décembre au soir, un accord pour tenter d’éviter une dégringolade des cours du baril. Mais ce « deal » alambiqué est loin de garantir que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pourra maîtriser la volatilité des prix sur le moyen terme. Dans l’immédiat, il semble avoir rassuré le marché, le niveau du baril de Brent, qui fait référence au niveau mondial, était même en légère hausse, à 48 dollars (39,50 euros), jeudi.

Les pays du cartel, la Russie et une dizaine d’autres pays pétroliers sont réunis dans le cadre de l’alliance dite « OPEP + », qui a mis en place, depuis 2016, une politique de quotas par pays. L’accord trouvé jeudi prolonge cette orientation, en permettant une légère augmentation de la production à partir du 1er janvier 2021. Le consensus – trouvé difficilement – prévoit également des réunions mensuelles des pays pétroliers pour contrôler l’application de l’accord et son éventuelle reconduction. Un débouché auquel ne s’attendaient pas les observateurs, et qui illustre au grand jour les fragilités de l’alliance OPEP +.

Depuis le mois de mars, le marché mondial du pétrole fait face à un choc majeur. D’abord, les premières mesures de confinement en début d’année, en Chine, puis en Europe et aux Etats-Unis, ont conduit à une baisse jamais vue de la consommation. En avril, elle a ainsi chuté de 30 %, soit 30 millions de barils par jours consommés en moins.

Surtout, cette crise sanitaire s’est accompagnée d’une fulgurante guerre des prix entre les deux principaux moteurs de l’alliance OPEP +, l’Arabie saoudite et la Russie. Incapables de se mettre d’accord sur la réponse à apporter à la crise, début mars, les deux pays ont augmenté leur production et baissé leurs prix. Cette guerre commerciale éclair a fait chuter brutalement les prix : le baril de Brent, qui fait référence au niveau mondial, s’est retrouvé à 16 dollars en avril, et le prix sur le marché américain à même connu un épisode de prix négatifs : le 21 avril, le pétrole s’est brièvement échangé à − 37 dollars le baril.

Certains Etats n’ont pas vraiment respecté les restrictions

Depuis, sous la pression directe de Washington, un accord, là aussi sans précédent, a été trouvé) à la fin d’avril. Les pays de l’OPEP + se sont engagés à réduire très fortement leur production. Ils ont retiré, en mai et en juin, plus de 9,7 millions de barils par jour du marché. Une très grosse partie de cet effort a été assumée par l’Arabie saoudite et la Russie, qui ont chacune réduit de 2,5 millions de barils. L’accord initial de l’OPEP + prévoyait une trajectoire progressive de « retour à la normale » : en septembre, les réductions ont été ramenées à 7,7 millions de barils par jour. Et, au 1er janvier 2021, ces quotas devaient être encore réduits à 5,8 millions. Mais ce plan ne prévoyait pas de seconde vague de la pandémie de Covid-19, et donc pas de nouvelle baisse de la consommation.

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