
Jean Castex doit annoncer d'ici vendredi l'aide qui sera proposée aux Français pour contrer la hausse des prix du carburant. Si l'idée d'un chèque alloué aux familles les plus modestes est privilégiée, d'autres pistes sont encore sur la table.
Alors que l'idée d'un chèque carburant semblait actée, selon nos informations, l'exécutif peine à encore trouver la solution miracle pour venir en aide aux familles les plus modestes face à la hause des prix de l'essence et du gazole.
Le gouvernement espère dévoiler rapidement les contours du dispositif prévu pour contrer l'impact de ces hausses sur le portefeuille des Français. Mais l'opération vire au casse-tête pour l'équipe de Jean Castex.
"On ne veut surtout pas prendre une mauvaise décision"
Depuis une semaine, Matignon, Bercy et le ministère de la Transition écologique réfléchissent à un dispositif bien calibré, mais surtout compréhensible.
"Il faut être juste, efficace et simple... En clair éviter la complexité technique", affirme-t-on dans l'entourage du Premier ministre. "Il y a ce qu'on veut faire et ce qu'on peut faire".
"Faut pas se mentir, ça coince", reconnaît un conseiller ministériel qui suit le dossier, "ça coince car on ne veut surtout pas prendre une mauvaise décision. Nous sommes attendus au tournant. Si la décision est mauvaise, on créera une bronca et on en subira les conséquences politiques".
Face au spectre d'une saison 2 des gilets jaunes et à moins de six mois de la présidentielle où le pouvoir d'achat des Français sera à l'évidence l'une des thèmes de la campagne, le gouvernement se veut prudent. Aucune décision n'est prise à la légère, et particulièrement celle-ci.
Le casse-tête du chèque-carburant
Quelle forme prendra donc cette aide? Le chèque-carburant reste l'option privilégiée par le gouvernement... qui n'en exclut cependant pas d'autres. L'avantage d'un tel chèque est que la mesure serait à la fois la moins coûteuse et écologique car s'adressant aux personnes ne pouvant bénéficier d'une offre de transports en commun pour se rendre au travail. Les inconvénients sont de deux ordres: il s'agit déjà d'une solution loin d'être rapide dans sa mise en place, et le ciblage des personnes concernées s'avère des plus difficiles.
"Ce qu'on redoute, c'est l'effet de seuil", témoigne un membre de l'exécutif qui ajoute: "si on envoie le chèque aux mauvaises personnes, ce serait le pire. Si on ne cible pas les bonnes personnes et que des gens qui se sentent légitimes ne le reçoivent pas, ça pourrait agacer".
La crainte est la suivante: qu'un Français qui touche 50 ou une centaine d'euros de plus que les critères choisis soit exclu alors que ce coup de pouce serait loin de lui être négligeable.
"La révolte des cols blancs est à craindre... et c'est notre électorat", avertit un conseiller.
Difficile de cibler les bonnes personnes et ce, d'autant qu'il n'existe pas de fichier croisé entre la fiscalité et les cartes grises. Ce dispositif serait alors octroyé sous conditions de ressources, ce qui nécessiterait de créer une plateforme pour faire valoir ses droits à ce chèque carburant.
Baisse des taxes ou "bouclier carburant": les autres pistes
L'autre option, sans doute la plus facile à court terme pour l'exécutif, est de tout simplement faire baisser les taxes face à cette flambée des prix à la pompe. Une solution, simple, claire et rapide mais coûteuse et loin d'être écologique.
Un centime de moins sur le prix de l’essence reviendrait à 500 millions d'euros de moins pour l'État. Pour 10 centimes de moins par litre, 5 milliards d'euros en moins.
"On ne va pas raser gratis", prévient une source à Bercy.
La troisième piste étudiée est celle d'un bouclier carburant, une voie médiane qui consisterait à un blocage des prix sur le modèle du "bouclier tarifaire" pour le gaz et l'électricité. Ce dernier avait coûté plus de 5 milliards d'euros, selon le ministre chargé des Comptes publics Olivier Dussopt.
Une annonce d'ici la fin de semaine
Toujours indécis face à ces trois pistes qui s'offrent à lui, le gouvernement peine aussi à cacher certaines dissensions parmi ses membres. Lundi matin, Bruno Le Maire défendait sur Europe 1 l'idée du chèque carburant, fustigeant la baisse de taxes: "ce n’est pas raisonnable économiquement ni sage environnementalement". Ce mardi matin, le porte-parole Gabriel Attal affirme pourtant que "toutes les pistes sont sur la table" et qu'une baisse des taxes "n’est pas exclue".
Deux camps au sein de l'exécutif? Dans l'entourage du ministre de l'Économie, on répond que le locataire de Bercy est ici "sur une position personnelle".
Désaccords ou pas, le gouvernement doit statuer rapidement. À Jean Castex d'annoncer vendredi au plus tard la réponse de l'État face à ce début de crise sociale, avant le début des vacances de la Toussaint.
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