
Pour le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, c’est « le problème économique qu’il nous reste à régler dans les dix prochaines années ». Alors que la France affiche une croissance de 7 % pour 2021, supérieure à celle de ses principaux voisins, des créations d’emplois florissantes et que le chômage recule, le commerce extérieur reste l’ombre au tableau économique. Le déficit commercial de la France s’est en effet de nouveau aggravé sur l’année écoulée, à 84,7 milliards d’euros, selon les données des douanes publiées mardi 8 février. Il pulvérise le précédent record de 75 milliards d’euros, atteint en 2011. Une dégradation préoccupante, alors que l’impératif de la souveraineté face aux grands pays producteurs comme la Chine n’a jamais été autant mis en avant.
Le déficit se creuse, mais les échanges de services se redressent
Par rapport à 2020, où il avait atteint 64,2 milliards d’euros, le déficit commercial s’est donc creusé d’une vingtaine de milliards en grande partie en raison de l’alourdissement de la facture énergétique, passée de 25,2 milliards d’euros en 2020 à 43,1 en 2021.
En revanche, les échanges de services atteignent un excédent de 36,2 milliards d’euros, un quasi-doublement par rapport à 2020 (16,4 milliards). Cela permet à la France d’afficher malgré tout une balance courante (qui comprend les revenus des investissements directs à l’étranger et les services) légèrement déficitaire : elle représente – 0,9 % du produit intérieur brut (PIB), contre – 1,9 % en 2020.
Autre « dynamique positive », selon Franck Riester, le ministre délégué chargé du commerce extérieur et de l’attractivité, le creusement du déficit commercial n’est pas dû à une chute des exportations. Celles-ci « ont redémarré rapidement » après l’année 2020, qui a mis à l’arrêt bon nombre de secteurs, explique Nicolas Carnot, directeur des synthèses et études économiques à l’Insee. Même si « on reste nettement en dessous du niveau précrise, notamment pour les matériels de transport et le tourisme ». Mais, dans le même temps, les importations, elles, ont augmenté de 19 %, tirées par la forte demande intérieure et l’investissement.
Un effet de la forte reprise
Les entreprises ont profité de leur excellente santé financière liée au soutien de l’Etat pour investir. Elles ont acheté des matières premières pour reconstituer leurs stocks et la construction est en bonne forme. Tout cela a donné un coup de fouet aux importations de biens intermédiaires tels que les plastiques, le caoutchouc ou les métaux. « En 2015, le déficit des échanges de biens industriels était de 12 milliards d’euros, il devrait atteindre une cinquantaine de milliards d’euros en 2021 », rappelle Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. « Notre industrie dépend de plus en plus de l’extérieur, tout comme la consommation. »
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