Avec le retour de la hausse des prix en grande distribution, les consommation des Français connaît d'importantes secousses avec des achats de produits en forte baisse et d'autres qui bondissent.
La secousse de l'inflation commence à se faire sentir sur la consommation. Alors qu'en grandes surfaces la hausse des prix atteint des niveaux jamais enregistrés depuis 14 ans, les consommateurs ont déjà commencé à changer leurs habitudes.
Et ils n'ont pas attendu la hausse actuelle des tarifs. Dès février le Credoc notait que près de la moitié des consommateurs avaient déjà commencé à lever le pied sur la dépense. Ainsi 48% des Français assuraient qu'ils comptent réduire leurs dépenses contre seulement 34% en juillet 2021. Auprès des catégories les moins aisées, cette part atteint même le niveau record de 69%.
Moins d'achats plaisirs, moins de vêtements, moins de restaurants mais aussi un arbitrage inédit en rayons. Avec une première victime symbolique: le bio. Après des années de hausse sans faiblir, les ventes de produits issus de l'agriculture biologique accusent le coût depuis plusieurs mois. Selon Iri, le chiffre d'affaires du bio a dégringolé de 6,6% au premier trimestre 2022 par rapport à la même période l'année précédente. A titre de comparaison, les produits conventionnels sont eux en recul de 1,6% sur la même période.
-29% pour les brosses à dents
Toujours au rayon alimentation, ce sont les surgelés qui pâtissent le plus du phénomène de déconsommation. Alors que la viande surgelée est un des produits qui enregistre la plus forte hausse des prix actuellement (+11,3% en avril), les consommateur se détournent de l'ensemble du rayon. Les ventes de surgelés ont ainsi reculé de 5,3% sur la fin avril selon Iri.
Plus étonnant, les consommateurs ont ces dernières semaines fortement réduit leurs dépenses en matières de produits d'hygiène. L'ensemble du rayon enregistre une spectaculaire chute de 7% de son chiffre d'affaires fin avril. Une dégringolade qui s'explique notamment par l'arrêt massif des achats de masques, gels et autres autotests (la comparaison se fait par rapport à la même semaine de 2021). Mais ce n'est pas la seule raison. Les soins des mains et des lèvres sont aussi en fort recul (-30% fin avril) de même que les... brosses à dents (-29%).
A contrario certains produits enregistrent des pics de ventes rarement vus en grande distribution. C'est le cas des farines qui malgré une flambée de 11% de leurs prix ont enregistré fin avril une hausse de près de 36% de leurs ventes. C'est une conséquence directe de la situation actuellement. Les consommateurs stockent massivement ce produit dont ils craignent des pénuries futures avec le conflit en Ukraine. Des achats précautions accentués par la diffusion dans les médias de rayons de plus en plus clairsemés.
Idem avec les huiles qui ont disparu des rayons de la plupart des grandes surfaces françaises depuis plusieurs semaines maintenant. La pénurie de tournesol en provenance d'Ukraine s'est traduit début avril par un sur-achat d'huiles végétales sur le mois (arachide, colza...) et les rayons sont aujourd'hui vides. Dans certaines régions ce sont les huiles d'olive qui font office de substitut mais sur l'ensemble du pays le report s'est fait sur les graisses à frire. Cette petite catégorie de produits (moins de 32 millions d'euros en 2021) a vu ses ventes bondir de 89% sur la dernière semaine d'avril. si les Français ont renoncé à certains plaisirs, les frites semblent ne pas être au programme des sacrifices.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Graisse à frire, chute du bio, moins de surgelés... Les Français s'adaptent à l'inflation - BFM Business"
Post a Comment